Nicolas Marotte – Directeur Général France et Europe de l’Ouest – Innocent Drinks

Nicolas Marotte – Directeur Général France et Europe de l’Ouest – Innocent Drinks

Actuellement Directeur Général d’une large zone géographique, Nicolas Marotte travaille depuis Juillet 2013 chez innocent drinks, la marque de boissons saines et 100% naturelles. Nous avons rencontré cet acteur majeur de la marque qui nous a résumé son parcours en nous donnant des renseignements intéressants sur son poste et la société qu’il dirige.

 

Bonjour Monsieur Marotte, pourriez-vous présenter votre parcours scolaire en quelques mots ?

Bonjour, je suis diplômé de Burgundy School of Business (ex ESC Dijon-Bourgogne). Au terme de mon cursus bourguignon, je suis allé étudier à l’étranger, et plus précisément à la London South Bank University.

En ce qui concerne l’associatif, j’ai été Vice-Président de la Junior Entreprise de l’école. Je m’occupais du Journal (qui s’appelait « l’œuf » à l’époque). J’étais également le Capitaine de l’équipe de Foot.

 

Quelles sont les compétences que vous avez acquises lors de votre formation et que vous utilisez actuellement chez innocent drinks ?

D’abord, en premier lieu, le travail en équipe. Quand on sort de prépa, on est davantage habitué à travailler seul. Le travail en Groupe ou en binôme (mon préféré) a été très formateur.

En second, je dirais l’humilité et la capacité à s’inspirer de personnes qui donnent des envies dans la vie. À l’époque, où j’étudiais j’avais la chance d’avoir des professeurs d’une très grande qualité. En les observant, en intégrant leurs façons de faire et de réagir, ils me donnaient envie de progresser. Dans mon business actuel, j’essaye régulièrement de m’inspirer des gens et des événements qui se trouvent autour de moi.

En troisième élément, la pratique de l’anglais. J’ai eu la chance de partir étudier en Angleterre car cela était favorisé par l’école. Probablement très tôt, grâce à cette opportunité, cela a façonné mon profil international. La pratique de la langue anglaise a été déterminante pour la suite de ma carrière.

 

Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier de Directeur Général France et comment le décririez-vous ?

Selon moi, les deux responsabilités majeures d’un dirigeant sont les personnes et l’argent.

Une grande partie de mon métier est de savoir choisir les bons collaborateurs en s’assurant que les équipes sont performantes, puis à la fois de bien les faire travailler ensemble et les développer. Il faut à tout moment donner les bonnes directives. Nous sommes peu nombreux, chaque personne a une valeur énorme.

Ma fonction consiste aussi à optimiser le commerce et les ventes, à contrôler les dépenses et au final à piloter le P&L (Profits & Losses) qui est le cœur de l’entreprise. Je gère le développement commercial. En cela, je suis également très investi dans la gestion des clients et notamment les négociations et les relations.

Le développement de la marque fait partie de mon job. Je suis un contributeur à l’image de cette marque, à son aura et à la façon dont elle est pilotée, ce qu’on appelle son « equity ».

Et puis, chaque jour je suis à l’écoute des marchés en observant les concurrents, les dernières avancés en matière de développement durable. Je regarde tout ce qu’il peut se passer dans le monde et qui est de nature à faire évoluer la politique d’innocent drinks.

 

Quelles sont les qualités à posséder pour être un bon DG ?

Deux qualités me semblent essentielles pour tenir ce poste.

Premièrement, il faut être déterminé, courageux et oser. Deuxièmement, il faut être humain. Quand je parle d’humanité, cela englobe l’empathie, l’écoute et l’ouverture d’esprit.

 

De Marketing Manager chez Danone à DG France chez innocent, c’est un beau parcours ! Concrètement, comment avez-vous fait pour évoluer et accéder à ce poste ?

Dans la vie, il y a un moteur qui est le bonheur

J’ai eu la chance de toujours être très heureux dans ce que je faisais. Quand on travaille de manière heureuse, on travaille avec plus d’efficacité et de vitesse. Je pense que dans le monde du travail, il faut réussir à trouver son point d’équilibre afin d’être à l’aise.

Mais le bonheur ne vient pas seul, il est le fruit du travail que l’on fournit. Pour moi, on n’a rien sans rien. J’ai beaucoup travaillé, j’ai souvent eu des journées très longues, j’ai fait parfois « l’extra-mile » en allant chercher des missions qui n’étaient pas forcément dans ma to-do list. Au delà, j’ai prouvé que j’étais capable d’adresser des sujets variés au-delà de mon simple périmètre habituel.

Aussi, il y a une petite dose de chance qui a certainement joué. Être la bonne personne, au bon endroit, au bon moment a dû compter à un moment ou à un autre.

 

Dans votre métier, qu’est-ce qui vous plaît le moins ?

J’aime tout ! Mais si je devais évoquer un petit coup de moins bien, c’est quand on peut avoir le sentiment de ne pas recevoir en retour à la hauteur de son investissement. Par exemple, ce n’est pas toujours facile de gérer des gens. Un groupe de personnes, c’est autant de personnalités. Cette diversité peut avoir des modes de fonctionnement, des attentes et des réactions inattendues. On peut penser tout faire bien et se rendre compte que ça n’est pas le cas. Il faut alors se remettre à l’ouvrage.

 

Quelles sont les difficultés du poste ?

On est une petite entreprise présente sur un marché très concurrentiel, cela veut dire qu’il faut accepter en permanence la remise en cause. Les règles de la concurrence étant ce qu’elles sont, on ne doit considère jamais que les vérités d’un jour sont les mêmes que celles du lendemain. Avoir cette capacité à être prêt à tout moment est exigeant mais c’est important. La concurrence force à se renouveler sans cesse, à être perpétuellement en activité et à ne jamais se reposer sur ses lauriers.

Finalement, j’aime ces difficultés du poste car elles sont très stimulantes.

 

Qu’est-ce qui vous motive et vous passionne le plus au quotidien dans votre job ?

innocent Drinks est une société avec la certification B-corp. Pour nous, cela consiste à mettre au même niveau profit, planète et humain. En somme, nous travaillons sur un modèle de « capitalisme durable ». L’ambition est certes de faire du profit mais en faisant aussi du bien pour la planète et aux hommes . Notre ambition est de laisser les choses dans un état meilleur que celui dans lequel. Cela vaut autant pour la culture de nos fruits que pour les communautés qui les cultivent, pour les salariés d’innocent comme pour les personnes que nous aidons.

Toute ma vie, j’ai souhaité travailler dans des sociétés avec des enjeux concurrentiels car j’aime le challenge concurrentiel, l’émulation et le fait de développer des projets. Mais en même temps, ce qui me plaît de plus en plus, c’est l’idée de pouvoir faire des affaires d’une certaine façon. Chez innocent, nous distribuons 10% de nos profits pour lutter contre la faim dans le monde. Notre ADN est marquée par nos engagements en matière de développement durable.

Aujourd’hui, être chez innocent est très satisfaisant pour moi car j’aligne mes valeurs personnelles avec celles de l’entreprise. Je crois énormément en son modèle comme d’ailleurs, j’en avais l’intuition dès le début de ma carrière chez mon premier employeur.

 

Selon vous, quels sont vos prochains objectifs dans le développement d’innocent ?

Actuellement, nous travaillons dans 25 pays. On a pour ambition d’être le petit fabricant de boissons saines préféré de la planète. Il reste pas mal de pays à découvrir…

 

La situation actuelle avec la Covid-19 a-t-elle un impact sur la marque ?

Bien sûr, elle a eu de très nombreux impacts à différents niveaux.

Les flux d’approvisionnements des fruits ont été plus complexes. Il y avait moins de personnes pour travailler sur la collecte des fruits. L’activité a également été ralentie par les difficultés de transport entre les fermes et nos usines, entre nos usines et nos entrepôts, entre nos entrepôts et nos clients…

De plus, nous avons été privés de toute une partie de nos circuits de distribution. La consommation « hors domicile » s’est écroulée avec la fermeture des cafés, hôtels, restaurants, coffee bar, etc… Par l’absence des touristes étrangers également.

Il y a donc eu d’une part un enchérissement sur les coûts et d’autre part une baisse du chiffre d’affaires avec moins de circuits de distribution ouverts, de consommation.

Cependant, il faut être lucides, nous avons eu la chance de continuer à travailler et à vendre nos produits. Il y a des secteurs économiques qui ont été complètement à l’arrêt sur la période donc nous relativisons.

 

Comment se passe l’international chez innocent ?

Pour travailler à l’international, on peut procéder de différentes manières.

Soit il faut travailler localement dans la société d’un pays, la France par exemple, puis, au bout de quelque temps, exprimer son souhait d’évoluer à l’étranger. Dans ce cas-là, on essaie de travailler sur cette possibilité et il y aura un mouvement en interne. Soit il faut postuler directement dans le pays souhaité. Ce n’est pas très compliqué de bosser dans un autre pays où est présent innocent car chacune de nos filiales à un site internet où toutes les offres sont publiées sur son site internet et sur les réseaux sociaux.

Rappelons qu’au niveau européen, il y a la libre circulation des hommes et des marchandises, même si ça devient plus compliqué désormais avec le UK.

 

Chez innocent, quelles sont les perspectives d’évolutions ?

Ce que chacun doit garder à l’esprit, c’est de toujours essayer de donner le meilleur de soi-même, d’être aussi la meilleure version de soi-même dans le job que l’on occupe. Penser en fonction du job d’après et en oubliant son job de l’instant est la meilleure façon de ne pas y arriver.

Au niveau de l’organisation, on est une société particulière car on essaye de ne surtout pas créer de frontières entre les fonctions. On essaie à la fois de renforcer les personnes sur leur cœur de métier mais aussi de les encourager à envisager d’autres fonctions dans l’entreprise, d’autres parcours. On « casse » les frontières traditionnelles, y compris dans l’agencement des bureaux. Le bénéfice de cette organisation est de réussir à créer des vocations.

On a un principe interne qui s’appelle le « mur d’escalade ». C’est-à-dire cette possibilité de changer de fonction et même d’évoluer. Il est possible d’évoluer verticalement sur ce mur mais il existe énormément d’alternatives à condition que les personnes qui nous rejoignent aient un état d’esprit flexible, agile et réactif. Avoir une grande ouverture d’esprit est important pour saisir les opportunités.

 

Des conseils pour les étudiants intéressés par innocent et/ou par un métier de Directeur Général France ?

D’abord, c’est d’essayer d’avoir le plus tôt possible, dans le cadre de vos études une première idée de ce que vous aimeriez faire comme métier et dans quel type d’activités. L’expérience de vos stages ou de votre alternance doit être en cohérence avec ces choix. Pas de soucis à changer ensuite mais autant capitaliser si on le peut.

Également, quelques sociétés comme innocent attachent beaucoup d’importances aux valeurs dont j’ai parlé et pour nous rejoindre, il faut être en phase avec ces valeurs. Par exemple, nous recherchons des personnes ayant fait preuve de générosité car cela fait partie de notre modèle. Pour cela, nous regardons si le candidat a fait du caritatif, du volontariat ou encore de l’aide aux personnes âgées. Ce ne sont que des exemples, chaque entreprise a certainement ses propres aspérités.

Enfin, pour les étudiants intéressés, il ne faut pas sans doute pas postuler chez innocent comme on postule dans n’importe quelle entreprise. Une candidature se prépare, il faut faire des recherches sur la boite à laquelle on s’intéresse ; il n’y a rien de pire que le courriel, voire le CV et peut-être même le discours standardisé. Aujourd’hui, innocent n’est plus une entreprise inconnue. En passant un peu de temps, sur notre site et nos réseaux, on peut découvrir un nombre de choses incroyables.

Avoir un point de vue claire est essentiel. C’est un conseil que je ne donne pas uniquement pour innocent, mais également pour toutes les candidatures envoyées. Cela apporte de la valeur ajoutée à la candidature.

Rédacteur pour Planète Grandes Ecoles. Etudiant à BSB après une année de classe préparatoire ATS Economie-Gestion.