
- CONSEIL SKEMA BS
- Benjamin HAUTIN
- 24 juin 2025
Conseil en stratégie : Des alumni de SKEMA nous partagent leur expérience
Le conseil en stratégie s’impose comme l’un des débouchés les plus prestigieux pour les diplômés des Grandes Écoles de commerce. Selon une enquête du cabinet spécialisé NexGen Partners, il figure parmi les secteurs les plus plébiscités par les étudiants issus des écoles du TOP 5. À SKEMA Business School, cette aspiration se traduit par un accompagnement dédié, une culture de l’excellence et des débouchés concrets dans les plus grands cabinets. Mais concrètement, à quoi ressemble le quotidien d’un consultant ? Quelles compétences faut-il développer dès le parcours en école ? Et comment se démarquer lors des oraux d’admission pour intégrer une formation qui ouvre ces portes ?
Quentin (HENT Consulting), Capucine (PwC) et Antoine (Capgemini Invent), trois diplômés de SKEMA, partagent leur expérience, leurs conseils et leur regard sur le secteur.
Un échange extrêmement utile pour préparer vos oraux et affiner votre projet professionnel !
Lire plus : Interview avec Thorsten Makowski, Directeur du MSc Strategic Management & Consulting de SKEMA
1. Pouvez-vous vous présenter brièvement (parcours scolaire et carrière jusqu’ici) ?
Quentin :
Bonjour, je m’appelle Quentin BOUTOILLE, diplômé du MSc Corporate Financial Management de SKEMA. J’ai intégré le Programme Grande École en 2018, sur le campus de Paris, avant de partir étudier à Raleigh (États-Unis) puis à Suzhou (Chine). Ma césure s’est articulée autour de deux stages : d’abord en gestion de fonds au Luxembourg, puis en financement immobilier dans une banque française.
J’ai choisi ensuite de m’orienter vers la finance d’entreprise en rejoignant le MSc CFM sur le campus Grand Paris. J’y ai affiné mes compétences financières et découvert les métiers du conseil. J’ai effectué mon stage de fin d’études chez Hent Consulting, cabinet spécialisé en stratégie immobilière, où je travaille encore aujourd’hui comme consultant senior.
Capucine :
Bonjour, je suis Capucine. Après deux années à l’ESDHEM, j’ai intégré le Programme Grande École de SKEMA. Dans le cadre de mon parcours, j’ai suivi le Mastère Spécialisé® “Expert Contrôle de Gestion, Audit et Systèmes d’Information” sur le campus de Lille, en alternance chez Leroy Merlin.
J’ai ensuite commencé ma carrière en audit financier. Après un break de six mois pour voyager, j’ai rejoint le monde du conseil en 2022. Aujourd’hui, j’interviens principalement dans la transformation des fonctions financières au sein d’ETI.
Antoine :
Bonjour, je suis Antoine. Après deux années de classe préparatoire, j’ai intégré SKEMA sur le campus de Lille en 2019. Grâce à la mobilité offerte par l’école, j’ai étudié en Chine et en Afrique du Sud, avant de terminer mon parcours à Paris dans le MSc International Strategy & Influence (aujourd’hui BCDI).
C’est lors de mon second stage en entreprise que j’ai découvert le monde du conseil, ce qui a orienté mon choix de spécialisation. Je suis aujourd’hui consultant en stratégie chez Capgemini Invent à Lausanne.
2. Pourquoi avoir choisi SKEMA à l’époque ?
Quentin :
Pour son ancrage international. SKEMA offrait dès la 3e année la possibilité d’étudier à l’étranger, ce que j’ai saisi en partant aux États-Unis. L’école connaissait aussi une belle dynamique dans les classements et ses spécialisations en finance étaient reconnues, ce qui me laissait une belle marge de manœuvre pour affiner mon orientation.
Capucine :
J’ai été attirée par la notoriété croissante de SKEMA, son positionnement à l’international et la diversité de ses parcours. La localisation du campus de Lille a aussi pesé dans ma décision, car je souhaitais rester proche de ma région d’origine.
Antoine :
La perspective de vivre plusieurs expériences internationales a été décisive pour moi. J’avais intégré le programme 6×6 (six semestres sur six campus), et même si le COVID l’a limité, il symbolisait bien l’ambition de l’école. SKEMA m’a aussi semblé en phase avec mes aspirations, entre excellence académique, ouverture et réseau.
3. Comment définiriez-vous le conseil en stratégie ? Et comment avez-vous découvert ce secteur ?
Quentin :
C’est un métier d’accompagnement à la décision. Le consultant aide une entreprise à se positionner sur des choix stratégiques structurants, en analysant ses enjeux internes et externes, en formulant des recommandations et en accompagnant leur mise en œuvre.
J’ai découvert ce métier grâce à des proches qui travaillaient dans le conseil. Leurs retours m’ont donné envie d’en savoir plus sur cet environnement stimulant.
Capucine :
Je vois le conseil comme un métier d’accompagnement au changement. J’interviens dans des contextes de transformation, souvent liés à la finance d’entreprise. Il s’agit d’aider les équipes à adopter de nouveaux outils ou process, tout en conservant une approche humaine, tournée vers l’écoute et le pilotage opérationnel.
Antoine :
Le conseil en stratégie, c’est apporter de la structure à un problème donné. Ce n’est pas seulement avoir des réponses toutes faites, mais aider le client à co-construire des solutions. Le consultant apporte une méthode, un cadre, des outils, et surtout une capacité à monter rapidement en compétence sur des sujets très variés. C’est cette agilité intellectuelle qui m’a séduit.
Lire plus : Rencontre avec Alice Guilhon – Directrice Générale de SKEMA
4. En quoi SKEMA vous a-t-elle aidés à intégrer ce secteur ?
Quentin :
Le MSc Corporate Financial Management, avec sa spécialisation “Financial Advisory”, m’a donné des clés pour comprendre les exigences du métier : rigueur, restitution orale, livrables structurés.
SKEMA m’a également soutenu dans ma recherche de stage, grâce à l’accompagnement carrière, l’accès à des bases de données et les forums entreprises. C’est d’ailleurs lors d’un forum que j’ai découvert Hent Consulting.
Capucine :
SKEMA m’a offert un cadre flexible et professionnalisant. J’ai pu faire une césure, suivre mon Mastère Spécialisé® en alternance, et bénéficier de cours animés par des praticiens du conseil et de la finance. C’est ce croisement entre théorie et terrain qui m’a permis de me lancer sereinement.
Antoine :
Le MSc Business Consulting & Decision Intelligence m’a préparé à la réalité du métier : études de cas, ateliers, cours animés par des consultants actifs. On développe moins une expertise métier qu’une posture et une méthode. J’ai aussi profité des forums et des conseils de professeurs, eux-mêmes consultants, qui m’ont orienté dans mes choix.
5. Pouvez-vous nous parler de votre poste actuel ?
Quentin :
Je suis consultant senior chez Hent Consulting. J’interviens sur des missions très diverses : audit de performance, définition de processus cibles, structuration de joint-venture…
Ce métier exige beaucoup d’agilité : on passe d’un sujet à l’autre, d’un client à l’autre, parfois dans la même journée. Chaque mission implique un travail d’équipe, un lien étroit avec les collaborateurs du client et une capacité à formuler des solutions concrètes.
Capucine :
Je travaille aujourd’hui comme consultante en transformation financière. Mon rôle consiste à accompagner les équipes comptables ou contrôle de gestion dans l’adoption de nouveaux outils ou de nouvelles pratiques. Je pilote des projets, anime des ateliers et m’assure de la bonne appropriation du changement par les équipes.
Antoine :
Chez Capgemini Invent, je fais partie du pôle “Workforce & Organization”. Notre mission : aider les entreprises à se transformer durablement, en plaçant les collaborateurs au cœur du processus. Nous intervenons sur des sujets variés comme le Change Management, les modèles opératoires ou encore la conduite post-fusion.
6. Concrètement, que faisiez-vous hier ?
Quentin :
J’animais un atelier avec plusieurs bailleurs sociaux dans le cadre d’un projet de mutualisation de fonctions. Objectif : identifier les écarts de pratiques et consolider une base commune. À l’issue de la journée, j’ai rédigé une synthèse pour guider les décisions futures.
Capucine :
Je coordonnais une journée de tests sur un nouvel ERP. Mon rôle était de suivre le plan de travail, accompagner les utilisateurs et résoudre les anomalies. En parallèle, j’ai animé une réunion hebdomadaire avec les parties prenantes financières du projet, au niveau groupe et filiale.
Antoine :
Le matin, j’animais un atelier sur la refonte d’un modèle opératoire. En utilisant des outils simples (post-it, matrices), nous avonscartographié les processus existants avec les équipes. L’après-midi, j’ai finalisé une proposition commerciale et participé à plusieurs points internes.
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7. Le conseil en stratégie est-il vraiment un secteur élitiste ?
Quentin :
Oui, dans le sens où les attentes sont élevées. Il faut être capable de monter rapidement en compétence, d’être autonome, de livrer des analyses pertinentes sous contrainte de temps. Ce n’est pas élitiste dans l’accès, mais dans l’exigence au quotidien.
Capucine :
C’est un environnement qui demande beaucoup : rigueur, écoute, professionnalisme. Les livrables doivent être irréprochables, la montée en compétence rapide. C’est cette exigence qui donne parfois cette image élitiste.
Antoine :
Il y a une sélection, c’est vrai, mais ce sont surtout les soft skills qui comptent : savoir s’adapter, écouter, structurer. Travailler régulièrement avec des CxO nécessite une posture professionnelle très solide, ce qui peut donner l’impression d’un monde fermé.
8. Une mission marquante à partager ?
Quentin :
J’ai participé à la structuration d’une joint-venture entre deux grands groupes pour décarboner un vaste parc immobilier. Nous sommes intervenus sur la gouvernance, les flux, les outils, les indicateurs… C’était passionnant de vivre une création d’entreprise au service de la transition écologique.
Capucine :
Une mission de post-migration ERP m’a particulièrement marquée. J’étais en lien direct avec les équipes pour détecter des anomalies de facturation. J’ai aimé le côté concret de mon impact et la confiance qui s’est nouée avec les collaborateurs terrain.
Antoine :
Une mission dans l’agroalimentaire m’a permis de repenser la communication interne entre équipes silotées. À travers des ateliers, on a co-construit une nouvelle méthode de coordination. C’est là que j’ai compris qu’un consultant, plus qu’un expert, est un facilitateur de changement.
9. Quelles sont selon vous les qualités clés pour réussir dans ce secteur ?
Quentin :
Adaptabilité, écoute, autonomie, capacité d’analyse, prise de recul. Et surtout : être force de proposition sans imposer.
Capucine :
Organisation, rigueur, empathie, esprit d’équipe et capacité à s’adapter rapidement à des contextes différents.
Antoine :
Curiosité, agilité mentale, capacité à structurer une pensée rapidement. Ce sont ces qualités qu’on valorise plus que la maîtrise d’un sujet spécifique.
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10. Enfin… Des conseils pour parler de mon intérêt pour le conseil aux oraux ?
Quentin :
Appuyez-vous sur des expériences concrètes et montrez ce que vous aimez dans ce métier : diversité, réflexion, impact client… Travaillez aussi votre structuration de pensée : c’est ce qui fera la différence en étude de cas. Et formez-vous aux méthodes de raisonnement des consultants (SWOT, 5 forces, MECE…), sachez en parler pendant votre oral en école de commerce afin de montrer que vous vous intéressez déjà à cet univers.
Capucine :
Restez naturel. Montrez votre intérêt sans en faire trop. Et surtout, soyez clair sur ce que vous recherchez dans ce métier.
Antoine :
Soyez sincère, donnez des exemples précis et montrez que vous avez compris les attentes du métier. Sachez dire par exemple qu’en étude de cas, vous ne cherchez pas la “bonne réponse” mais un raisonnement clair, logique, et structuré.