Désiré Doué : l’ascension fulgurante d’un jeune breton devenu héros parisien
Le 31 mai 2025, la nuit munichoise est encore moite quand le Parc Olympique fête l’impossible : Paris Saint-Germain écrase l’Inter (5-0) et soulève enfin la Ligue des champions. Au cœur du triomphe, un jeune de 19 ans inscrit deux buts, délivre une passe décisive et devient le plus jeune double buteur de l’histoire d’une finale européenne. Son nom : Désiré Doué.
I. De la butte de Maurepas aux projecteurs européens
Né à Angers le 3 juin 2005, Doué grandit dans le quartier rennais de Maurepas, ballon rivé au pied et fratrie rivale dans le jardin familial (son frère aîné Guéla et son cousin Yann Gboho passeront eux aussi par le centre de formation). Repéré à six ans par le Stade Rennais, il signe sa première licence chez les Rouge & Noir avant même de savoir lacer ses crampons. Rennes voit juste : douze ans plus tard, le 14 août 2022, il débute en Ligue 1 à 17 ans contre Lorient ; deux semaines plus tard il marque face à Brest, puis devient, en octobre, le plus jeune buteur français en Coupe d’Europe depuis Benzema. Le club breton, déjà champion de la formation (Camavinga, Dembélé, Tel), sait qu’il tient une pépite : il prolonge son diamant, mais la cour des grands guette.
En deux saisons et 76 matchs rennais, Doué affiche huit buts, six passes et surtout une constance dans l’élimination balle au pied qui séduit les recruteurs. Paris dégaine le chéquier.
II. L’été où Paris a tout misé sur la génération Z
Août 2024 : le PSG verse 50 M€ (hors bonus) aux Stade Rennais – un investissement qui pourrait grimper à 60 M€ en cas de titres – et offre à son nouveau joyau un contrat jusqu’en 2029.
Selon l’enquête annuelle de L’Équipe publiée en mars 2025, Doué émarge désormais à 500 000 € bruts mensuels, 12ᵉ salaire de Ligue 1, loin des sommets de Dembélé mais symbole d’une politique parisienne plus « scalable » que l’ère Neymar-Mbappé.
III. Saison 2024-2025 : un bilan de cadre… à vingt ans
- 56 matchs toutes compétitions confondues, 15 buts, 16 passes : Doué s’installe à droite de l’attaque et enchaîne Ligue 1, Coupe de France et championne d’Europe.
- Il signe un doublé face à Brest, un missile de 25 m contre City et un penalty au Kop d’Anfield qui élimine Liverpool en huitièmes.
- Le 31 mai, son doublé face à l’Inter grave son nom au livre des records de l’UEFA et lui vaut le trophée de Jeune joueur de la saison.
IV. Fortune naissante, image déjà bankable
Le combo transfert + salaire place son patrimoine net proche des 4 M€ (hors primes), mais l’essentiel est à venir : la finale de Munich a fait exploser sa cote publicitaire. Toujours sans équipementier fixe – un OVNI à ce niveau – il teste des crampons « Black Label » anonymes depuis janvier ; Nike et Puma sont désormais prêts à doubler la mise pour l’attacher sur la durée. Les experts marketing parient sur un revenu sponsoring de 2 M€ annuels dès 2026 si Paris confirme en Coupe du Monde des clubs.
V. Pourquoi Doué change la donne
- Post-Mbappé, pré-Zaïre-Emery : Doué incarne la bascule d’un PSG star-system vers un collectif high-pressing où la vitesse et la polyvalence priment sur le bling-bling.
- Cantera rennaise validée : après Camavinga, Doku ou Tel, le Breton prouve qu’on peut troquer la Route de Lorient pour la route des finales sans perdre son football.
- Prototype moderne : ambidextre, 1,81 m, 36,4 km/h en pointe, il dribble intérieur, arrache les seconds ballons et a quadruplé son volume de sprints sous Luis Enrique.
VI. Et maintenant ?
Les chiffres parlent : valeur marchande 90 M€, première bague européenne, statut d’international A en approche.
Mais Doué répète qu’il « n’a encore rien prouvé ». Il veut un Ballon d’Or avant 25 ans, un doublé Euro-Mondial avec les Bleus et rêve d’un jour… ramener la C1 à Rennes, « pour boucler la boucle ». Paris ne compte pas le laisser partir de sitôt : une clause XXL à 200 M€ le protège, au moins jusqu’aux Jeux de Los Angeles 2028.
Conclusion :
À vingt ans, Désiré Doué n’est plus une promesse, il est la démonstration que la formation française peut engendrer des cracks capables de transformer l’obsession européenne du PSG en réalité. S’il garde le même appétit, le football hexagonal tient son nouvel étendard.
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