Interview Harold Parisot, Président du Chinese Business Club

Interview Harold Parisot, Président du Chinese Business Club

Dans cet article, vous découvrirez le témoignage passionnant d’Harold Parisot, Fondateur et Président du Chinese Business Club. Vous en apprendrez davantage sur le club en lui-même, son évolution, les difficultés rencontrées ou encore le réseau comme accélérateur de business.

Pouvez-vous vous présenter et revenir succinctement sur votre parcours académique et professionnel ?

Je m’appelle Harold Parisot, et je suis le Président Fondateur du Chinese Business Club. Avant cette aventure entrepreneuriale, j’ai obtenu mon diplôme de l’Essec Business School à Cergy-Pontoise.

Mon parcours professionnel m’a conduit à travailler en tant que salarié dans le domaine des télécommunications pendant plusieurs années. En 2010, j’ai pris la décision de me lancer en tant qu’indépendant, effectuant des missions d’intermédiation pendant deux ans puis en 2012, j’ai eu l’idée de créer le Chinese Business Club.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le Chinese Business Club et sa genèse ?

Le Chinese Business Club a pour mission principale d’organiser une série d’événements chaque année, favorisant ainsi les rencontres et les échanges entre de nombreux acteurs économiques. Le club est composé en grande majorité de membres français, à hauteur de 90 %, et affiche un taux de fidélité élevé de 90 %. Les entreprises adhérentes peuvent être de différentes tailles, allant des grands groupes aux start-up, en passant par les ETI et les PME. Les événements sont principalement organisés à Paris et totalisent environ une quinzaine par an. Chaque événement accueille des invités d’honneur de renom, tels que des personnalités politiques, des grands dirigeants d’entreprise ou des entrepreneurs à la tête de licornes françaises. L’objectif est de donner aux membres accès à un réseau exceptionnel, comprenant des milliardaires français, des business angels, des investisseurs, des chefs gastronomiques, des acteurs de la vie politique et même des sportifs professionnels.

Le modèle économique du club est simple. Plus d’une centaine d’entreprises paient une adhésion annuelle, qui démarre à 10K€HT par an et par société.

Au départ, l’idée du Chinese Business Club était fortement orientée vers les relations franco-chinoises. En effet, à cette époque, j’étais en contact régulier avec des acheteurs chinois qui exprimaient un vif intérêt pour rencontrer des acteurs français. C’est ainsi qu’a émergé l’idée de créer un club centré sur ces relations et les opportunités qu’elles offraient. Cette orientation initiale a jeté les bases du club et a contribué à son développement en tant que lieu privilégié pour les échanges économiques et les rencontres entre les deux pays.

Comment expliquez-vous ce taux de fidélité si élevé ?

Le taux de fidélité élevé de nos membres peut être attribué en grande partie à notre volonté constante d’innover. C’est une source de fierté pour moi de voir des entreprises qui sont membres du club depuis maintenant 10 ans. Nous travaillons continuellement à susciter l’effet « wahou » à chaque événement, en misant sur l’innovation et la qualité des membres présents. Cela se traduit non seulement par le choix de nos invités, mais aussi par les services que nous proposons lors de nos événements. Nous voulons toujours offrir quelque chose d’exceptionnel à nos membres.

Le club a maintenant plus de 10 ans, quelle a été l’évolution de ce dernier ?

Le 15 juin 2015 marque une date cruciale dans l’histoire du Chinese Business Club, car elle a marqué un tournant majeur. C’est à cette date que j’ai réussi à inviter Emmanuel Macron, qui était alors Ministre de l’Economie. À l’époque, je ne le connaissais pas, et j’ai pris l’initiative de contacter le standard de Bercy. C’était vraiment une démarche audacieuse. Après plusieurs échanges avec divers interlocuteurs et plusieurs mois de négociations, Emmanuel Macron a finalement accepté l’invitation.

Cette venue a été un véritable coup de projecteur pour le club, attirant l’attention des médias et marquant une nouvelle dimension pour notre organisation. Depuis juin 2015, le Chinese Business Club a connu une évolution significative. Le contexte de la pandémie de Covid-19 a également influencé notre orientation, passant d’un club centré sur les relations franco-chinoises à un club à prédominance franco-française, avec 90 % de membres français.

Enfin, le club s’oriente désormais vers la French Tech. Dans les années précédentes, je me concentrais davantage sur les grandes sociétés. Après Michel-Edouard Leclerc, Edouard Philippe et Anthony Bourbon, Nicolas Dufourcq, Directeur Général de Bpifrance, interviendra le 18 décembre 2023 à Paris. Étant moi-même jeune business angel actif, je tiens vivement inviter des start-up prometteuses. C’est une évolution naturelle pour le Chinese Business Club, car la French Tech est devenue un acteur incontournable de l’économie française.

Pourquoi ce nom si le club est désormais à 90% franco-français ?

C’est une décision stratégique de ne pas changer le branding du Chinese Business Club, car je pense que cela serait une erreur. Pour le moment, il n’y a pas de concurrent, et même si les Chinois ne sont plus aussi présents dans le club qu’auparavant, cela ne signifie pas qu’ils ne reviendront pas à l’avenir. Le nom du club reste donc inchangé pour refléter son histoire et sa vocation initiale.

Quelles difficultés avez-vous rencontré lors de la création de ce club ?

Les débuts du Chinese Business Club ont été particulièrement ardus. À l’époque, mon réseau était plutôt restreint, je n’avais jamais vécu en Chine, et je ne parlais pas chinois. Lorsque je partageais mon projet avec mon entourage, il faut dire que personne n’était réellement convaincu de sa faisabilité. Malgré cela, j’étais profondément persuadé que l’idée était solide et que ce projet avait un potentiel énorme. J’avais cette conviction intime que le club finirait par prospérer.

Malgré mille doutes et de nombreux obstacles, ma détermination et ma motivation étaient inébranlables. Cela m’a permis de persévérer et de ne jamais abandonner, même lorsque les choses étaient particulièrement compliquées.

Le réseau est au cœur de votre activité, comment pourriez qualifier les aspects positifs d’un bon réseau, quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs pour construire un solide carnet d’adresses ?

Je considère que le réseau est inestimable, un véritable accélérateur de business. C’est un gain de temps énorme. Au début, lorsque mon club était inconnu, il était crucial d’être convaincant pour persuader les invités et les rassurer sur l’événement. J’ai toujours privilégié la qualité à la quantité. Je préfère avoir moins de participants, mais avec des invités de grande qualité et influents, plutôt que de nombreux acteurs non décideurs.

Le réseau commence dès les études, notamment dans les Grandes Ecoles. Mon premier conseil est de rester en contact avec tous ses camarades de promotion. À l’avenir, ces camarades diplômés se retrouveront dans différentes entreprises, ce qui en fait un excellent point d’entrée vers de nombreuses opportunités professionnelles. Il est également possible de développer son réseau à travers des associations, des clubs sportifs, ou lors d’échanges universitaires.

Développer son réseau n’est pas très compliqué en soi, mais l’entretenir est une autre affaire. Il faut sortir des sentiers battus, être ouvert à la rencontre de nouvelles personnes, même lors d’événements où l’on ne connaît personne. La clé réside souvent dans la diversité des interactions et des expériences.

Un grand merci à Harold Parisot pour cet entretien.

Pour le contacter :

Harold Parisot

Chinese Business Club