Choose France 2025 : une édition record sous le signe de l’innovation

Lancée par Emmanuel Macron en 2018, la huitième édition du sommet Choose France s’est tenue au château de Versailles le lundi 19 mai 2025. Rendez-vous incontournable de la diplomatie économique tricolore, cette année, ce sont plus 37 milliards d’euros d’investissements qui ont été annoncés. Retour sur ce sommet hors norme.

La France, une « terre de créativité » qui séduit les investisseurs étrangers

Cette année, c’est sous le thème « France, terre de créativité » que se sont réunis plus de 200 dirigeants d’entreprises du monde entier. L’objectif est clair pour le gouvernent français, convaincre les investisseurs étrangers de miser sur l’Hexagone. Le judoka Teddy Riner était l’invité d’honneur de la séance plénière. Pour cette huitième édition de Choose France, 37,3 milliards d’euros d’investissements ont été annoncés, dont 20 milliards de nouveaux projets et 17 milliards liés à l’intelligence artificielle. Ces derniers devraient permettre la création de 13 000 emplois, un chiffre record selon l’Élysée. Une annonce qui tombe à point nommé, alors que les discussions sur les droits de douane américains suscitent des incertitudes et dans un contexte où Washington redouble d’efforts pour capter les investissements étrangers. L’édition 2024 avait dégagé 15 milliards d’euros. L’Elysée déclare « Le nombre élevé d’annonces confirme la confiance envers l’économie française de la part des investisseurs étrangers, malgré le contexte international troublé ». Une confiance qui peut notamment s’expliquer par ce que l’Elysée appelle le « paradis énergétique » grâce au nucléaire français. En effet, la capacité nucléaire française permet la production d’une énergie constante et décarbonée, idéale pour rassurer les industries voraces à l’instar de l’IA.

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Emmanuel Macron, porte-drapeau de l’économie française

Le président de la République s’est transformé pour l’occasion en véritable ambassadeur économique, enchaînant les rencontres de haut niveau. Emmanuel Macron a notamment reçu Carlos Slim, magnat mexicain des télécommunications ou encore Stella Li, vice-présidente du géant chinois automobile BYD. Parmi les participants au sommet, 40 % venaient d’Europe, avec des acteurs majeurs comme BASF, Siemens Energie ou Daimler Truck. Les Américains représentaient près de 20 % de la délégation avec Stephen Schwarzman, le PDG de Blackstone, David Solomon, le grand patron de Goldman Sachs. La présence notable d’investisseurs chinois et du fonds souverain saoudien PIF, qui inaugure un bureau parisien, souligne aussi la diversité géographique des engagements. Cette journée donne généralement lieu à des rencontres entre dirigeants. L’année dernière, près de 400 rendez-vous avaient été tenus à la suite du sommet.

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Transports, IA, décarbonation… : les secteurs clés de l’investissement

Les nombreux projets annoncés couvrent un large éventail de secteurs stratégiques. Les transports sont particulièrement à l’honneur avec des projets d’autobus électriques (Daimler Truck), de navires (MSC Croisières) ou encore de camions (Windrose Technology). L’intelligence artificielle occupe également une place centrale, avec la confirmation de plusieurs engagements pris en février lors du Sommet sur l’intelligence artificielle pour près de 109 milliards d’euros de promesses d’investissements privés. Des géants comme Accenture, Cisco ou Digital Realty investissent dans la création de data centers, tandis que le canadien Brookfield prévoit 10 milliards d’euros à Cambrai pour soutenir l’IA et la transition numérique. La logistique, les métaux stratégiques et la transition énergétique font aussi partie des priorités.

Voici la liste des principaux projets d’investissements étrangers en France :

*Listes non exhaustives

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La France, entre succès diplomatique et vigilance économique

De manière incontestable et pour la sixième année consécutive, la France est le pays le plus attractif d’Europe pour les investissements étrangers selon le baromètre EY. Néanmoins, les nouvelles implantations dans l’Hexagone baissent de 14 % en volume. Les entreprises étrangères privilégient de plus en plus les États-Unis, attirées par des coûts énergétiques plus faibles et des incitations fiscales renforcées. Le géant français Sanofi, par exemple, prévoit d’investir 20 milliards de dollars aux États-Unis d’ici 2030, face à la menace de nouvelles barrières douanières. En France, la part des filiales étrangères dans la valeur ajoutée reste limitée à 15,6 %.

Conclusion : une vitrine impressionnante, mais un équilibre fragile

Avec un record historique de 37,3 milliards d’euros annoncés, le sommet Choose France 2025 est un succès. Il illustre le dynamisme et l’attractivité persistante de l’économie française, en dépit des turbulences géopolitiques. Emmanuel Macron, en hôte convaincu et convaincant, aura su mobiliser les géants de la planète pour continuer à faire de la France un hub stratégique en Europe. Mais ce succès ne doit pas masquer une réalité plus nuancée : dans un contexte de compétition mondiale accrue, la France devra continuer à se réinventer pour maintenir cette dynamique et faire de l’investissement étranger un levier durable de croissance.