Une lecture économique du mercato hitchcockien de 2021
La croissance perpétuelle et ininterrompue du football européen arrive à sa fin : Le sport le plus populaire du monde reçoit un coup féroce à cause de la crise sanitaire qui lui coûterait une somme astronomique atteignant 8 milliards d’euros, selon un rapport de l’UEFA effectué en Mai 2021. Les processus de confinement et de distanciation sociale ont abouti à la fermeture des stades, contribuant ainsi à une diminution considérable des budgets des clubs de foot.
Certes, les revenus des droits de retransmission télévisuelle ne cessent de croître surtout dans les championnats des « Big Five » et constituent de 60% à 80% de leurs revenus. Cependant, ces derniers ayant de hauts taux de remplissage ont trop souffert de l’absence de la clameur des fans.
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La menace du Coronavirus a considérablement diminué avec l’apparition de plusieurs vaccins. Ainsi, les gouvernements des « Big Five » ont bien toléré le retour des supporters aux stades : Une opportunité en or nécessitant une gestion sage pour en tirer le maximum de bénéfice. Pour ce faire, il s’avérait primordial de profiter du mercato; les valeurs marchandes des stars de football ne sont plus inquiétantes, vu que les nouveaux transferts sont aujourd’hui conçus tant que des investissements.
A ce point, Dans quelle mesure pourra-t-on investir en une star de football? La réponse à cette problématique nécessite une analyse des plus grands événements du mercato 2021.
Une Espagne affaiblie à cause de ses politiques de transferts
Les équilibres de force connaissent des changements ultimes affectant la position espagnole dans le jeu. Il semble que La Liga perd de plus en plus son attractivité sportive à cause des décisions pragmatiques des deux géants Real Madrid et F.C. Barcelone. De ce fait, le départ de Cristiano Ronaldo puis celui de Lionel Messi sont conçus en tant qu’échecs flagrants du Soft Power espagnol : Les joueurs les plus célèbres du monde sportif et souvent considérés les meilleurs de l’Histoire s’échappent de la Liga à la recherche de conditions plus meilleures. Le côté barcelonais, après ces multiples recrutements, ne peut point supporter le salaire fabuleux de Messi à cause des règles du fair-play financier. Quant au Real Madrid, les « Los Blancos » poursuivent une politique de rigueur et refusent l’extension des contrats d’un bon nombre de leurs légendes pour diminuer leurs dépenses. Ainsi, le championnat espagnol perd de plus en plus son attractivité financière.
On peut donc affirmer que les contrats de parrainage sportif et de sponsoring des équipes d’Espagne demeurent très menacés. Il en résulte une diminution de l’attractivité économique et touristique du pays : aujourd’hui, la Liga n’est plus la direction principale des fans de foot. Toutefois, investir en Kylian Mbappé peut également sauver la culture sportive espagnole.
Le mercato hitchcockien du PSG
Interrogé à propos de l’arrivée probable de Kylian Mbappé au Real Madrid, Fernando Roig, président de l’équipe espagnole Villarreal affirma : « Vous devez investir dans la Liga espagnole pour en faire l’une des meilleures au monde, nous allons tous en profiter.». C’est ainsi que le succès de la Liga demeure aujourd’hui relatif à l’arrivée de Mbappé, l’avenir du football mondial. Madrid, alourdie de 300 millions d’euros de pertes à cause de la crise sanitaire, voit en Mbappé la solution parfaite pour améliorer son image commerciale, et propose au PSG trois offres dont le dernier atteint 220 millions d’euros! Néanmoins, le géant parisien refuse de vendre la star française, quoi qu’elle s’attache bien elle aussi aux « Merengues ». Pourquoi donc refuser une telle offre colossale, sachant que le joueur pourrait bien quitter le Parc Des Princes gratuitement en juin 2022?
La réponse est si claire : Le PSG accumulerait des milliards de dollars grâce au « dream team » qu’il a pu créer ; les trois meilleurs joueurs du monde sont aujourd’hui en France et pas ailleurs, ceci ne booste pas seulement les contrats de sponsoring de l’équipe, mais aboutit aussi à une explosion du soft power français. Le pays a bien instrumentalisé la fortune du Qatar, propriétaire de l’équipe parisienne, pour attirer l’attention du monde entier. D’autre part, Mbappé reste un pilier principal du projet du « dream team ». Ceci ne revient pas seulement à ses compétences, mais aussi à l’image de la diversité culturelle qu’essaie le PSG de transmettre : l’équipe reflète aujourd’hui l’aspect homogène et diversifié de l’union européenne avec la multitude des nationalités, des religions et des cultures qu’elle présente. Aujourd’hui, le parc Des Princes commercialise l’idée d’une France démocratique et tolérante, mais aussi forte, comme elle a pu posséder le meilleur joueur de l’Histoire Lionel Messi.
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La « Super League » : Une solution envisageable ?
Le problème qui se pose aujourd’hui est celui de la politisation du football : Pour plusieurs, la décision d’exempter le PSG des exigences du fair-play financier n’est pas innocente. L’UEFA affirme que ce pas était pris pour aider le Qatar dans son organisation du prochain mondial. Toutefois, plusieurs voient qu’une telle décision revient au rejet parisien de la « Super League » de Perez, qui appelle à un championnat hors le cadre de la FIFA et accuse cette dernière d’avoir monopolisé le foot. Sans cette exonération, les parisiens ne pouvaient plus présenter un salaire net de 39 millions d’euros à Messi!
L’idée de la Super League repose sur une volonté de construire un championnat contenant des équipes fortes historiquement, et assurant des récompenses de participation qui dépassent celles de gagner la Ligue des Champions. Certes, Perez ne lâche plus l’affaire, mais son projet semble naît mort comme même les gouvernements européens lui sont opposés : Ils affirment qu’un tel projet pourrait menacer les progrès de leurs championnats nationaux.
Ouverture du sujet
La Liga souffre vu ses manques d’investissements. D’autre part, le PSG se voit sauver la Ligue 1 toute entière : Investir en Messi, Mbappé, Neymar, Ramos et Hakimi reflète la puissance et la diversité non seulement du PSG, mais aussi de la France; une puissance qui s’affirme après le rejet du projet de « la Super League ». Cependant, la vision parisienne est plus ou moins limité comme elle prend comme fondements des joueurs en fin de carrière. C’est ainsi que le modèle anglais demeure aujourd’hui le plus parfait : Avec les joueurs les plus jeunes et évalués du monde, les entraîneurs les plus expérimentés et l’arrivée de Cristiano Ronaldo via les portes de Manchester United, l’Angleterre domine la sphère du foot. La spécificité du côté anglais est que sa puissance émane de plusieurs équipes. On se demande donc à quel point le projet de la Primer League pourra influencer la puissance de l’Angleterre ?