[Enquête] Les salariés français travaillent moins que dans d’autres pays européens

[Enquête] Les salariés français travaillent moins que dans d’autres pays européens

La durée de travail des salariés français est souvent comparée à celle de leurs voisins européens. Une étude récente confirme que les travailleurs français effectuent moins d’heures par an que la plupart des autres Européens. Planète Grandes Ecoles te présente les raisons de ces débats sur la productivité, la qualité de vie, et les politiques de travail en France !

 

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Comparaison de la durée de travail entre la France et ses voisins européens

Selon une étude de l’Institut Rexecode, un salarié à temps complet en France travaille en moyenne 1 668 heures par an, contre 1 792 heures pour la moyenne européenne. Les travailleurs français effectuent ainsi 124 heures de moins par an que leurs homologues européens. Les Allemands travaillent environ 1 830 heures par an, soit 162 heures de plus que les Français. Les Espagnols et les Italiens montrent des chiffres similaires, avec des écarts respectifs de 65 et 122 heures.

 

Les facteurs explicatifs de ces différences de temps de travail

Plusieurs raisons expliquent ces différences. La France bénéficie de cinq semaines de congés payés, une norme parmi les plus généreuses d’Europe. En outre, la semaine de travail de 35 heures, instaurée en 2000, reste une particularité française, bien que souvent contournée par des accords de branche ou d’entreprise, pour aller jusqu’à 39h par exemple. Les arrêts maladie et autres absences sont également plus fréquents en France (16,6 jours en moyenne, contre 5,3 au Royaume-Uni, 10,7 en Espagne – chiffre 2015, BFMTV), ce qui contribue à la réduction du temps de travail !

 

La productivité en ligne de mire

Une idée répandue est que les Français seraient plus productifs durant leurs heures de travail, compensant ainsi leur moindre durée de travail. Cependant, les données récentes indiquent une baisse de la productivité de 6% en 2023. Cette baisse soulève des questions sur l’efficacité du temps de travail réduit. En revanche, les salariés à temps partiel en France travaillent plus que leurs homologues allemands, ce qui atténue quelque peu la disparité globale.

 

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L’impact sur le système de retraite français

Le système de retraite français repose sur un modèle par répartition, où les cotisations des actifs financent les pensions des retraités. Ce système est particulièrement sensible aux évolutions démographiques et économiques. En 2021, la France comptait 17 millions de retraités pour 28 millions d’actifs, soit un ratio de 60 actifs pour 100 retraités.

 

Ce ratio a considérablement évolué au fil des décennies. En 1970, on comptait environ 3 actifs pour 1 retraité. En 2024, ce ratio est estimé à 1,7 actif pour 1 retraité. Cette tendance exerce une pression croissante sur le financement des retraites, exacerbée par la relative diminution du temps de travail annuel, qui limite les cotisations disponibles pour financer les pensions. En conséquence, les cotisations doivent augmenter, et le coût du travail (pour l’employeur) également !

 

Les réformes du système de retraite

Pour faire face à ces défis, la France a entrepris plusieurs réformes de son système de retraite. La réforme la plus récente, en 2023, prévoit un report progressif de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Cette mesure vise à augmenter le nombre d’années de cotisation, dans l’espoir de maintenir l’équilibre financier du système de retraite.

 

Finalement, les travailleurs français effectuent effectivement moins d’heures de travail que la plupart des autres Européens. Cette situation est le résultat de plusieurs facteurs, dont des congés payés plus longs et une semaine de travail plus courte. Cependant, cette réduction du temps de travail n’entraîne pas nécessairement une productivité accrue, et pose des questions sur l’efficacité économique à long terme, particulièrement à l’égard de notre système de retraite.

 

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