Comment les jeunes consomment l’information en 2024 ?

Comment les jeunes consomment l’information en 2024 ?

La manière dont les jeunes accèdent à l’information a évolué de façon significative, influencée par les nouvelles technologies, les réseaux sociaux et le désir d’une relation plus interactive avec les actualités. Les réseaux sociaux, en particulier, sont devenus des canaux d’information primordiaux, surpassant même certains médias traditionnels en termes de popularité. TikTok, par exemple, est désormais le quatrième moteur de recherche préféré des jeunes, ce qui reflète leur préférence pour un contenu visuel et interactif.

 

Lire plus: L’IA va-t-elle sauver ou détruire les médias?

 

Nouveaux supports, nouvelles habitudes

Le smartphone est devenu l’outil principal pour consulter l’actualité, avec 69 % des jeunes utilisant cet appareil pour s’informer. Cette génération privilégie les formats courts et dynamiques, proposés principalement sur les réseaux sociaux. Environ 32 % des 15-34 ans ne s’informent que via ces plateformes, où l’information est condensée en courtes vidéos, articles ou posts. Cette transition vers des supports numériques mobiles illustre un changement profond dans les habitudes de consommation de l’information.

 

L’impact des nouveaux médias : fin des médias traditionnels ?

La montée en puissance des nouveaux médias soulève des questions quant à l’avenir des médias traditionnels. L’information descendante, typique des journaux télévisés ou de la presse écrite, est de plus en plus perçue comme obsolète par les jeunes. Ils préfèrent une information horizontale, plus affective et interactive, souvent véhiculée par des influenceurs ou des créateurs de contenu comme Hugo Décrypte. Ces figures, qui se positionnent comme des pairs plutôt que comme des experts distants, répondent à une demande de proximité et d’interactivité.

Cependant, cela ne signifie pas nécessairement la fin des médias traditionnels. En effet, les jeunes ne sont pas dupes des biais que peuvent engendrer les réseaux sociaux. La personnalisation de l’informationpar les algorithmes, par exemple, crée des bulles de filtrage qui limitent l’exposition à une diversité de points de vue. Les jeunes en sont conscients et complètent souvent leur consommation d’information par des sources issues des médias traditionnels, qu’ils considèrent plus rigoureux.

 

Lire plus: Comment développer un média sur les réseaux sociaux ?

 

Les biais des réseaux sociaux

Consommer de l’information principalement via les réseaux sociaux présente des risques, notamment en termes de qualité et de diversité de l’information. Les algorithmes de ces plateformes tendent à proposer des contenus en accord avec les intérêts déjà exprimés par l’utilisateur, créant ainsi une bulle de filtrage. Ce phénomène peut aboutir à une vision biaisée de la réalité, où certains sujets importants sont ignorés au profit de contenus plus légers ou polarisants.

Cette réalité alternative, modelée par les algorithmes, a des précédents inquiétants. L’affaire Cambridge Analytica, par exemple, a montré comment les données personnelles pouvaient être utilisées pour influencer des opinions politiques, comme ce fut le cas lors du Brexit ou des élections américaines de 2016. Ces exemples illustrent les dangers d’une information trop étroitement contrôlée par des algorithmes, où la pluralité des perspectives est sacrifiée au profit de la personnalisation.

 

Une lecture de l’information plus fragmentée

Les jeunes d’aujourd’hui ont tendance à consommer l’information de manière plus fragmentée, souvent en lisant uniquement les titres ou les premiers paragraphes des articles. Cette lecture en surface, bien que rapide, limite la compréhension en profondeur des sujets. Les éditeurs de contenu doivent donc adapter leurs titres et accroches pour capter l’attention de ce public, souvent au détriment de la complexité ou de la nuance.

Cette consommation rapide et superficielle pose des défis pour la qualité de l’information. Lorsque les jeunes partagent des articles ou des nouvelles sur les réseaux sociaux, ils accompagnent souvent ces partages de leurs propres commentaires, influençant ainsi la manière dont leurs pairs perçoivent ces informations. Cette dynamique crée une chaîne d’information où le contenu original est de plus en plus dilué, et où l’opinion personnelle prend une place disproportionnée.

 

Une coexistence possible ?

Malgré la domination des nouveaux médias, les médias traditionnels ne sont pas pour autant condamnés. Les jeunes reconnaissent la valeur de la rigueur journalistique et continuent de consulter ces sources pour compléter leur information. Cependant, la montée des réseaux sociaux et des nouveaux formats exige une adaptation de la part des médias traditionnels, qui doivent embrasser les nouvelles technologies tout en préservant leur crédibilité.

 

Finalement, la manière dont les jeunes consomment l’information en 2024 reflète une époque de transition. Les nouveaux médias, avec leur interactivité et leur immédiateté, sont en train de crever l’écran, mais ils ne marquent pas nécessairement la fin des médias traditionnels. Au contraire, cette évolution pourrait bien pousser ces derniers à se réinventer, trouvant ainsi un nouvel équilibre dans un paysage médiatique en constante mutation.