- ÉCOLES DE COMMERCE INTERVIEWS JEUX OLYMPIQUES SPORT
- Wassim Bouchiouane
- 8 février 2024
Interview de Simon Boypa, athlète professionnel et étudiant à Grenoble Ecole de Management
Rencontre avec Simon Boypa, athlète de haut niveau qui se prépare pour les Jeux olympiques de Paris 2024 et étudiant à Grenoble Ecole de Management.
Salut Simon, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours atypique ?
Je m’appelle Simon Boypa, j’ai 24 ans je suis étudiant à GEM en Programme Grande Ecole en spécialité marketing. À côté de mes études, je suis un sportif de haut niveau en athlétisme. J’ai deux spécialités, à savoir le 400 mètres et le 4×400 mètres. J’ai notamment pu participer aux championnats du monde, et aux championnats d’Europe. Dans ces championnats, j’ai réussi à avoir plusieurs podiums.
Tu es athlète professionnel depuis 2015 en athlétisme. Peux-tu nous dire comment est-ce que tu en est arrivé là ?
J’en suis arrivé là un peu par hasard finalement. En fait, je faisais les cross du collège comme tout le monde en a déjà fait je pense. Ça se passait plutôt bien, mon tout premier entraineur est venu me voir et m’a proposé de commencer l’athlétisme. Je suis parti faire une séance d’essai. Et depuis cette séance, ça a été la révélation, je n’ai plus jamais quitté l’athlétisme. Évidemment, il y a du temps passé, du travail… Une forme d’ascèse est nécessaire mais ça m’a toujours plu.
Comment tu expliquerais ton rapport à l’athlétisme aujourd’hui ?
C’est un rapport particulier, car je vois l’athlétisme aujourd’hui comme étant un travail, même si je garde la notion de plaisir et de jeu quand je pratique le sport. Le matin, je me lève et mon travail est d’aller au sport, et cette façon de penser colle à ma personnalité car je suis exigeant envers moi-même. Ce n’est pas toujours le bonheur absolu, par exemple l’année dernière j’ai touché du doigt le burn-out sportif. Après cette période, j’ai appris à remettre du plaisir et du sens dans ce que je fais. Aujourd’hui ça va beaucoup mieux, je pense que beaucoup de sportifs connaissent cette phase. Ils en parlent plutôt à l’après-carrière, car c’est vu comme étant une faiblesse. De mon côté, je préfère en parler car je suis en plein dans ma carrière, l’épisode du burn-out fait partie intégrante de mon parcours et de mon vécu.
Lire plus : Interview de Rémi Said, General Partner chez Partech Impact
Tu dis que tu as à cœur de « garder un équilibre entre sport et études », comment est-ce que tu arrives à concilier les deux ?
C’est le besoin de préserver cet équilibre qui m’a toujours animé. En fait, mes parents m’ont toujours poussé à faire à la fois du sport et des études. C’était ma carotte, quand j’étais petit on me disait toujours « si tu fais bien tes devoirs, on te laissera faire ton sport ». Puis après mon bac, s’est posé la question de si j’allais me lancer dans le sport à 100%, ou si j’allais faire des études à côté pour commencer à construire ma vie. J’ai pris ma décisions, puis j’ai commencé mon parcours en Bachelor Management du sport à la Sport Management School à Paris. Maintenant, je suis en école de commerce à Grenoble Ecole de Management en Master. J’ai pour objectif de travailler dans le marketing et la communication. J’aimerais à l’avenir avoir un équilibre de vie comme un étudiant ou une personne qui travaille, c’est-à-dire que j’ai envie de continuer à avoir une vie simple et normale.
Comment se passent tes années à GEM ?
L’école m’offre la possibilité de poursuivre mes études avec un programme qui est adapté à ma double carrière. Je suis des cours en distanciel durant toute l’année, et je viens à Grenoble pour uniquement passer mes partiels. En plus de ça, l’école a de la flexibilité lorsque j’ai des compétitions, des stages de préparations en adaptant au mieux les cours vis-à-vis de ces échéances.
Que t’apporte ton expérience sportive dans ta vie professionnelle ?
Elle m’aide au quotidien à me challenger et à me remettre en question. Pour répondre à ce genre de questions, je prends souvent l’exemple du commercial ou du chef de projet. Il y’a des objectifs à atteindre en entreprise et c’est la même chose dans mon sport. Pour atteindre ces objectifs, il faut mettre tous les moyens en œuvre pour les atteindre, à savoir le fait de travailler dur et intelligemment, d’être organisé, et surtout de savoir travailler avec les autres.
Lire plus : Interview de Jean-Pierre Boissin, fondateur de Pépite France
Tu as fait un stage de 7 mois en tant qu’assistant communication digital et presse, peux-tu nous en dire plus ?
C’était un stage à l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), j’étais chargé de communication digital et de relation presse. Mon travail consistait à animer les réseaux sociaux de l’INSEP via de la création de vidéo et du community management, ces tâches représentaient 30% de mon travail. Les autres 70% reposaient sur les relations presse, je devais faire le lien entre les médias qui parlaient de l’INSEP et des sportifs qui y sont affiliés. Un exemple de projet que j’ai mené, c’est celui des capsules vidéos « Destination 2024 » qui retraçaient le parcours sportif de professionnels pensionnaires de l’INSEP et en préparation pour les Jeux Olympiques Paris 2024. Ma mission était d’organiser le tournage de A à Z, c’était clairement de la gestion de projet.
As-tu des astuces pour ceux qui nous lisent pour réussir les entretiens dans ton domaine ?
Il faut que vous vous démarquiez par rapport à vos passions et vos différences. Vous devez vous demander ce qui vous rend unique, et ce qui fait de vous le candidat idéal. Au-delà des compétences, ce qui joue est votre singularité et votre réseau qui doit être solide. Autrement dit, en plus des compétences techniques, vous devez chercher à mettre en valeur vos compétences comportementales (soft-skills).
Qu’est-ce qui te plait le plus dans le marketing et la communication ?
Il y’a toujours des choses qui sont différentes, il faut savoir innover, se démarquer, se challenger, et se rendre unique. Ce qui me plait le plus, c’est surtout le fait de parler de l’histoire d’une marque, d’un produit, d’une institution et de procurer au mieux les émotions via différents canaux de communication.
Lire plus : Interview de Marylène Duval Gaucherot, CEO de Bati Garanti
Peux-tu nous parler de ta prochaine échéance sportive et de ta préparation ?
Ce sera un test de sélection pour les championnats du monde de relais qui se dérouleront aux Bahamas, le test sera fin mars. La préparation se passe bien, on voit avec mon équipe que je progresse sur pleins de points, on prend notre temps pour ne pas se mettre plus de pression inutile, surtout par rapport à mon vécu (mon burn-out de la saison dernière). Mon objectif ultime de cette année et également de carrière seront les Jeux Olympiques 2024.
Peux-tu nous raconter une journée type ?
Le matin je me lève environ à 7h30, et je vais à l’entrainement de 10h à 12h. Ensuite j’ai cours sur l’heure du déjeuner jusque 13h30. L’après-midi je prends du temps pour moi, je fais des soins, je travaille sur mes cours ou différents projets. Mon entrainement reprend à 16h et se termine à 18h. Le soir je peux avoir cours de 18h30 jusqu’à 20h. Ensuite je mange, je révise, je fais des soins.
Je répète cette journée 6 fois par semaine.
Le mot de la fin ?
Si vous souhaitez m’accompagner dans la course de mon rêve olympique vers Paris en 2024 et Los Angeles en 2028. Vous pouvez devenir partenaire.
Toutes les informations sont ici :