Interview d’Olivier Rousseau, fondateur de Flycup (QVEMA)

Interview d’Olivier Rousseau, fondateur de Flycup (QVEMA)

Rencontre avec Olivier Rousseau, fondateur de Flycup, qui a participé à l’émission de M6, Qui veut être mon associé ?

 

Bonjour Olivier, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Je m’appelle Olivier Rousseau et j’ai 35 ans. Je suis originaire de Rennes où j’ai fait toute ma scolarité jusqu’à ma prépa. Ensuite, je suis parti à NEOMA Rouen en 2009 et ce jusqu’en 2013 où j’ai commencé par étudier la finance d’entreprise.

Après une partie de mes études aux Etats-Unis à Boston où j’ai adoré les cours en commerce et en entrepreneuriat, j’ai fait un master entrepreneuriat, ce qui m’a permis d’approfondir ce sujet et de créer une entreprise à la sortie de l’école, qui n’a pas fonctionné.

Ensuite, Coca-Cola m’a embauché en 2013 à Paris, pour travailler sur des problématiques commerciales. J’y ai travaillé jusqu’en 2019 où j’ai quitté l’entreprise pour me consacrer pleinement au développement de Flycup.

 

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Vous avez fait une prépa. Que vous a-t-elle apporté dans votre vie personnelle et professionnelle ?

La prépa m’a apporté une capacité de travail très importante, car pendant 2 ans, nous apprenons des quantités incroyables de connaissances, grâce aux cours et aux nombreuses lectures. Cela permet d’être hyper rigoureux, précis et concis dans chaque matière. La CPGE apporte aussi une culture générale très intéressante, entre les cours de lettres, d’ESH et de philosophie.

Enfin, la prépa prépare aussi aux recherches de stage et d’alternance, grâce aux techniques d’entretien. Celles-ci me servent toujours actuellement. En effet, on est hyper bien préparé pour répondre aux questions de manière précise et concise.

 

Après la prépa, vous intégrez le PGE de NEOMA entre 2009 et 2013. Pourquoi avoir choisi NEOMA à l’époque ? Qu’avez-vous retenu de ces années à NEOMA ?

J’ai choisi NEOMA, car c’était une des écoles les mieux classées, que j’avais eu au concours. Je l’ai aussi choisi, car Rouen est proche de Rennes, ce qui me permettait de rentrer assez facilement (2 h de route) les week-ends et les vacances, pour voir ma famille et mes amis d’enfance.

De toutes ces années, je retiens les amitiés forgées : mes meilleurs amis sont des alumni de NEOMA Rouen, rencontrés lors de ma première année. J’ai aussi rencontré ma femme. Je souligne aussi le cursus associatif incroyable, qui nous permet de rencontrer énormément de personnes grâce aux nombreux projets réalisés ensemble.

Je retiens aussi le réseau créé grâce aux stages, entreprises, intervenants et professeurs que nous rencontrons. Quand on est diplômé de NEOMA, on intègre le réseau des alumni, dans lequel je suis. Je suis aussi présent dans le réseau des entrepreneurs de NEOMA, grâce à l’incubateur. En effet, dans le cadre de mon entreprise Flycup, je suis toujours accompagné par un ancien de NEOMA, Alexander Lohnnherr, ancien DG de Miele et DG actuel de Meiko. Son mentorat est très précieux pour moi aujourd’hui.

 

De 2014 à 2019, vous avez travaillé pour Coca-Cola à plusieurs postes. Quels étaient vos missions ? Quel poste vous a le plus plu ?

J’ai commencé sur un poste de Strategic et Business Planning pendant un an, puis j’ai pu passé sur le terrain, en tant que responsable secteur sur la région IDF pendant 18 mois. J’avais un portefeuille de clients distributeurs (des grossistes comme Promocash par exemple) et je devais animer ce réseau, prospecter, négocier et vendre les produits Coca-Cola.

C’était un des plus gros portefeuilles de France pour la marque, donc le challenge était présent. Cela m’a permis d’acquérir des compétences en vente, négociation et en relation commerciale, hyper-précieuses dans le métier que je fais aujourd’hui. Fin 2015, je suis retourné au siège pendant un peu plus d’un an, car on m’a proposé un poste pour encadrer deux équipes dans le département Business development.

Son but est de rendre les commerciaux sur le terrain plus efficaces et productifs au niveau de la clientèle. Je gérais une équipe qui s’occupait de la planification et de l’agenda des commerciaux, mais aussi une équipe de télévente, dont l’objectif était de leur vendre des produits en leur proposant des offres spécifiques.

Ensuite, j’ai gardé ce poste, mais avec 3 autres équipes en plus, dont l’équipe data client, l’équipe PLV (les publicités sur les lieux de vente, avec les outils marketing à acheter auprès des fournisseurs etc) et le digital client (on contactait certains clients par mail et SMS, pour leur proposer des offres). J’encadrais en tout, une vingtaine de salariés.

 

Qu’est-ce qui vous a le plus plu ? Quelles sont les difficultés rencontrées comment les avez-vous surmontées ?

Les différents métiers à Coca-Cola m’ont beaucoup challengé. J’ai adoré ces 5 années passées dans l’entreprise. L’année qui m’a marqué le plus humainement, était celle où j’exerçais le métier de commercial. En effet, j’ai fait des rencontres incroyables avec les équipes et le manager qui m’avait encadré tout au long de cette période, sans oublier les clients. La relation commerciale que l’on créé est très intense.

Mon dernier poste où je gérais 5 équipes, était celui qui m’a le plus formé sur le management, la pression et la présentation des chiffres au board.

 

Après votre expérience à Coca-Cola, vous fondez Flycup. Comment est venu l’idée de créer Flycup ? A quels besoins vouliez-vous répondre ?

Quand j’étais encore chez Coca-Cola, je suis allé à mon premier festival avec des amis, dont un de mes meilleurs amis, Thomas Egri, qui était en école de commerce à Tours. Nous avions acheté de la nourriture, mais aucun lieu (banc, table) n’existait pour se restaurer. Ainsi, nous nous sommes dit « qu’il y avait quelque chose à faire », car les food-trucks et la nourriture de qualité commençaient à bien se développer dans les festivals.

C’est à ce moment-là que nous avons eu l’idée de créer un packaging pratique et écologique (nous avions observé beaucoup de déchets liés aux emballages), permettant d’avoir l’ensemble de son menu dans un seul emballage, pour avoir une main de libre et profiter du moment, tout en se déplaçant confortablement. Flycup propose une gamme en carton et une gamme réutilisable.

 

Que fait concrètement Flycup ?

Flycup produit, commercialise et innove des solutions de packaging, qui permettent d’améliorer l’expérience de consommation et réduire les déchets dans les stades (clubs de football, de rugby et de basket), les événements (salle de spectacle) et la vente à emporter (restauration rapide et chaîne de restauration à emporter). Nous cherchons à nous développer davantage sur les événements culturels, comme les festivals et les salons professionnels etc.

Au-delà d’un packaging, nous vendons une expérience, car nous disons à nos clients que les leurs vont se souvenir du côté pratique de Flycup. Cet argument là permet surtout d’augmenter les ventes de menus de 18% et de boissons de 8%. Donc, nous créons du business, avec un produit plus pratique.

Nous vendons aussi un outil de communication à travers Flycup, car il est dans la main du consommateur et il se déplace. C’est un moyen de contourner la saturation des espaces publicitaires dans les stades. Ainsi, on pourra communiquer pour le club et ses sponsors, grâce à l’ajout de QR Code sur l’emballage, pour proposer des activations digitales et marketing sur le smartphone après l’événement, grâce à des promotions, des vidéos immersives et du contenu exclusif, afin de faire vibrer le spectateur et se remémorer les bons moments au stade ou en festival.

 

Quelles ont été les difficultés rencontrées par Flycup depuis sa création, mais aussi les réussites ?

La première fût de fabriquer un produit, car je suis parti de 0 dans le packaging, en ayant aucune connaissance dans ce domaine. La plus grande difficulté était de fabriquer un produit pratique, pour le consommateur et fonctionnel pour le restaurateur.

Nous avons créé un nouveau produit, mais aussi un nouvel usage (et donc un changement d’habitude), la plus grande difficulté dans les innovations. En effet, le spectateur n’a pas l’habitude d’avoir un packaging « tout inclus » et de mettre sa nourriture dans un seul et unique emballage. C’est aussi le cas pour les professionnels.

Ainsi, Il a fallu faire comprendre le concept et montrer son utilité, ce qui est compliqué au démarrage d’une aventure, avec une entreprise peu connue. Gagner en notoriété et en notoriété fut donc très compliqué, tout comme l’acquisition des premiers clients. Le premier client est le plus dur à obtenir. Ensuite, cela déroule.

 

Zoom sur la journée d’un CEO. Qu’avez-vous fait hier ?

Je me lève tôt le matin à 5 h 30, pour ensuite partir au sport de 6 h à 7 h. Ensuite, je rentre à la maison où je lève mon fils, prend mon petit-déjeuner avec lui et l’emmène à l’école. Puis, je reviens et je commence à travailler, avec la gestion de mes mails. Ensuite, je suis en rendez-vous client quand j’en ai, sinon, je gère les priorités.

Je reprends mes mails après le déjeuner, en tout début d’après-midi, puis je suis à nouveau en rendez-vous client. En fin de journée, je revérifie mes mails, puis je rentre chercher mon fils à l’école pour le ramener à la maison et partager un moment avec lui et ma fille de 4 mois. Le dîner en famille est très important pour moi.

 

En outre, vous participez à Qui veut être mon associé ? Comment s’est passée l’émission ?

Il y a eu toutes les étapes du processus en amont, qui prennent du temps (8 étapes de validation). La production nous fait comprendre que cela peut s’arrêter à tout moment, même quand elle nous dit qu’on est sélectionné pour le tournage. J’ai été très bien accompagné par la journaliste Dorothée Balsan, qui a poussé et incarné Flycup auprès de la production et de la chaîne. Je la remercie pour tout ce qu’elle a fait pour moi. 

Sur le plateau, cela se passe comme une présentation classique à un investisseur, même s’il y a la pression de la télévision et du timing, car nous avons 3 minutes de pitch, avec des questions assez tendues. Le stress est au tout départ, quand on débute son pitch. Je m’étais très bien préparé par rapport aux questions potentielles et aux éléments de réponse à apporter. La préparation est l’ingrédient principal pour une bonne intervention devant les investisseurs.

Cela s’est plutôt bien terminé, car mon objectif était d’avoir un deal avec Tony Parker. C’est chose faite, avec 150 000 euros contre 30% du capital.

 

Que vous a apporté l’émission ? Quels sont les projets d’avenir pour Flycup ?

L’émission apporte un énorme coup de projecteur sur le concept, car elle nous a fait beaucoup gagné en visibilité pendant le passage et surtout après, sur les réseaux sociaux. Nous avons multiplié par 4 notre nombre d’abonné sur Instagram et par 2 sur mon profil Linkedln personnel et celui de Flycup. Pendant le passage, le site internet a enregistré presque 20 000 connexions. On a eu 148 contacts de prospects intéressés et 10 commandes.

En ce moment, nous bénéficions des retombées de l’émission, avec pas mal de leads business. L’émission nous a apporté beaucoup de crédibilité (4000 startups participants, pour 60 retenues) surtout quand un investisseur dans le sport comme Tony Parker, investit. Nous allons aussi collaboré avec Tony Parker quand le deal sera officiellement signé. C’est un énorme coup d’accélérateur.

 

Le mot de la fin

Croyez en vous. Dès que vous avez un projet et que vous y croyez fort, rien ne peut vous arrêter. Il faut avoir la vision de son entreprise (voir loin), travailler beaucoup (avec acharnement et abnégation) et avoir beaucoup d’humilité (remise en question) afin d’avancer.

 

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Je suis Maxime DIGUET, rédacteur en chef adjoint de PGE et je souhaite au travers de mes articles vous partager plein de conseils et astuces.