Entretien avec David Kalisz, directeur des programmes Graduate de Paris School of Business

Entretien avec David Kalisz, directeur des programmes Graduate de Paris School of Business

Quand nous parlons d’écoles de commerce, nous pensons souvent aux classements, aux accréditations, aux parcours internationaux… Mais au-delà des chiffres et des labels, une école, c’est avant tout une vision, une pédagogie et des choix stratégiques qui façonnent le parcours des étudiants.

À Paris School of Business, ces choix sont portés par des acteurs clés, dont David Kalisz, directeur des programmes Graduate. Curieux d’en savoir plus sur la dynamique actuelle de l’école et sa vision de l’avenir, nous sommes allés à sa rencontre. Entre le nouveau campus, les innovations pédagogiques et les partenariats stratégiques, il nous a partagé son regard sur l’évolution de Paris School of Business et les défis qui attendent les business schools dans les années à venir.

 

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En tant que Directeur des Programmes Graduate, quelle est votre vision pédagogique pour Paris School of Business ?

Nous nous posons un certain nombre de questions liées aux technologies qui évoluent rapidement, tout comme le marché du travail. Nous avons mis en place un séminaire interne pour discuter de ces enjeux, à la suite d’un changement de baseline qui reflète les ponts que nous souhaitons créer entre les mondes de l’entreprise, de l’éducation, des technologies, et des compétences requises. Nous insistons beaucoup sur le terme « leader » : Quelqu’un qui crée de la confiance avec ses équipes pour construire quelque chose de durable.
Cette vision guide la construction de nos programmes, d’autant plus que le marché à Paris devient de plus en plus concurrentiel en matière de business schools.

 

Quels sont les grands axes de développement des programmes de Paris School of Business dans les années à venir ?

Nous avons lancé de nombreuses nouveautés pour permettre aux étudiants d’apprendre différemment :

  • Le Creative Track, une semaine dédiée à l’hybridation des compétences, en partenariat avec d’autres écoles du groupe Galileo (Cours Florent, HETIC…).
  • Le programme Coaching Pro, puis Junior Consulting : Comment optimiser son profil LinkedIn, créer et développer son réseau professionnel, valoriser ses compétences acquises en cours, obtenir des certifications différenciantes sur le marché du travail… 
  • 15 nouvelles spécialisations en PGE et 8 en MSc.
  • Des Masterclasses avec des professionnels qui viennent livrer leurs insights sur leur secteur (International Business, Luxe…). La semaine dernière, nous avons passé 3 jours à Cognac pour découvrir les coulisses de ce secteur.
  • Chaque spécialisation inclut également des modules de Sustainability pour sensibiliser nos étudiants aux urgences climatiques.
  • Notre parcours Tech for Business propose des semaines dédiées (un séminaire par semestre) pour initier les étudiants aux technologies comme le coding, l’IA ou le machine learning, déjà intégrés dans les entreprises.

 

Comment veillez-vous à l’adéquation des programmes avec les évolutions du marché du travail et les attentes des entreprises ?

Chaque fin d’année, nous réunissons étudiants, alumni, professionnels, recruteurs et professeurs pour faire un point sur les programmes délivrés et les compétences attendues, secteur par secteur.
Nous nous interrogeons : faut-il adapter notre maquette pédagogique ? Quelles compétences seront indispensables dans les cinq années à venir ?

Nous prenons cela très au sérieux : Il est essentiel d’être connecté au monde de l’entreprise pour former des professionnels alignés avec les attentes du marché. C’est ainsi que nous avons, par exemple, introduit un cours sur Tableau dans le module de Data Analytics.

C’est une démarche historique : depuis le XIXe siècle, avec l’évolution des économies, certains métiers disparaissent, d’autres émergent. L’ambition de Paris School of Business est de former des professionnels prêts à relever ces défis.

 

L’hybridation des compétences est un sujet clé aujourd’hui. Comment intégrez-vous des approches pluridisciplinaires dans vos formations ?

Paris School of Business est membre de Galileo Global Education, ce qui permet à nos étudiants de s’immerger dans des écoles de cinéma, de luxe, d’informatique… En France et à l’international.

C’est ce que nous appelons le Creative Track : une semaine par semestre, avec 4 à 5 options au choix. Par exemple, des ateliers de prise de parole avec le Cours Florent ou des modules d’innovation à Domus Academy à Milan.

 

L’intelligence artificielle et le digital transforment l’enseignement supérieur. Comment Paris School of Business adapte-t-elle ses programmes à ces évolutions ?

Nous avons commencé à réformer nos programmes en 2022, avec une refonte du PGE et des MSc. Le programme Tech for Business en est un pilier.

Par ailleurs, chaque spécialisation inclut désormais une matière liée à l’IA dans son domaine : par exemple, un cours sur l’IA en finance dans la spécialisation International Finance, ou en logistique pour la supply chain.

Nous savons que la technologie évolue toujours plus vite que nous : Notre rôle est d’apprendre à l’utiliser de façon éthique, avec sens et pertinence.

 

Avez-vous constaté une différence entre les étudiants de la génération Z et ceux des promotions précédentes ?

La génération Z est déjà bien installée. Aux États-Unis, on parle de la génération 3C : Connexion, Communication, Changement. Cela nous pousse à repenser nos méthodes pédagogiques : Les étudiants ne peuvent plus rester passifs pendant deux heures.

Ils sont digital natives, ce qui représente un vrai challenge pour les enseignants. L’accès à
l’information en temps réel modifie profondément la manière d’enseigner et d’évaluer. Nous développons donc de nombreux travaux de groupe : Cette génération, très connectée en ligne, doit aussi apprendre à mieux communiquer en présentiel, dans un environnement multiculturel (plus de 100 nationalités sur notre campus). Le COVID a aussi laissé des traces : Certains préfèrent les cours à distance, d’autres non. C’est pourquoi nous tenons à maintenir un maximum de cours en présentiel.


Quels sont les défis majeurs liés à la structuration et à l’évolution d’un programme en école de commerce ?

Nous avons un comité stratégique de programme qui réfléchit aux contenus et au déroulement pédagogique. Nous échangeons régulièrement avec les étudiants et alumni pour recueillir leurs retours, ainsi qu’avec les professionnels pour connaître les besoins du marché.

Nos enseignants-chercheurs nous apportent également leur vision sur les métiers d’avenir et les compétences clés : celles qui ne seront pas remplacées par l’IA, comme l’adaptabilité, l’éthique des affaires, la prise de parole ou le leadership.

 

Comment les relations avec les entreprises influencent-elles l’évolution des programmes ?

Bien que nos programmes soient cadrés par le ministère, nous avons la latitude d’ajuster certains cours pour répondre aux besoins du marché. C’est ainsi que nous avons rendu obligatoires deux nouveaux éléments :

  • Un cours sur l’IA, adapté à chaque spécialisation.
  • Un cours de Sustainability, lui aussi contextualisé.

Nous avons aussi remplacé certains outils, comme Excel par Tableau, pour proposer des outils plus avancés.

En RH, par exemple, nous intégrons aujourd’hui des cours sur les logiciels de recrutement automatisé : Comment les utiliser ? Quels mots-clés mettre dans son CV ? etc.

 

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Comment vous assurez-vous que les compétences enseignées restent en phase avec les attentes des recruteurs ?

Nous tenons des réunions régulières avec toutes les parties prenantes pour identifier ce qui fonctionne et ce qui doit évoluer. Notre service carrières suit les diplômés pour récolter des données sur leur insertion professionnelle (emploi, salaire, évolution…).

Nous menons aussi des enquêtes de satisfaction semestrielles, ainsi qu’un questionnaire « Mon expérience en cours » à la fin de chaque module pour recueillir des retours à chaud.

 

Comment Paris School of Business développe-t-elle ses partenariats académiques à l’international ?

Nos partenariats internationaux sont en constante évolution : nous en comptons aujourd’hui plus de 150.

En PGE, les étudiants partent obligatoirement à l’international en 3ᵉ année, pour un semestre ou une année complète. Notre présence dans le Top 100 du Financial Times nous permet d’être sélectifs avec nos partenaires : Nous privilégions des universités accréditées et de haut niveau pour garantir la qualité de l’expérience académique.

 

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants pour se démarquer sur le marché du travail ?

À Paris School of Business, nos étudiants bénéficient :

  • Du Creative Track (France ou international),
  • Du Coaching Pro,
  • Du parcours Tech for Business,
  • De spécialisations en M1/M2,
  • Et d’un engagement sociétal valorisé.

C’est une chance unique de construire un parcours multidisciplinaire, à la croisée des secteurs, pour devenir les leaders responsables de demain.

En deux mots, je leur conseillerais : Big Picture.

Comprendre le monde qui les entoure, se former dans plusieurs domaines complémentaires, et surtout, rester curieux : Le marché du travail regorge d’opportunités… Parfois là où on ne les attend pas !

Rédactrice pour Planète Grandes Écoles, j’informe les étudiants afin de les aider tout au long de leur parcours !