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Inès Walter
- 17 mai 2023
Paris-Dauphine modifie les frais de scolarité
Dans un contexte de forte inflation en France avec encore +5,5 % et +6,5 % prévus jusqu’à la fin de l’année 2023, le montant des frais de scolarité de l’université Paris-Dauphine eux aussi augmentent. Toutefois, à hauteur de combien les frais de scolarité augmentent-ils ? Est-ce justifié ? Et quelles en sont les causes ?
Est-ce la première fois que les frais de scolarité de Paris-Dauphine augmentent ?
Tout d’abord, déjà en 2010-2011, l’université Paris-Dauphine augmente ses frais de scolarité pour 44 de ses 105 masters et certains atteignent les 4 000 € par an. Ce qui provoque une vague de mécontentement chez les étudiants.
Ensuite, en 2014, Paris-Dauphine augmente de nouveau ses frais de scolarité dans la foulée de l’Institut Mines-Télécoms .
En 2016, l’université augmente le prix de la première année de ses licences d’économie-gestion. Alors à 530 € par an, le tarif se positionne entre 0 et 2 200 € alors.
Quelles sont les modifications tarifaires de Paris-Dauphine ?
En fait, l’université Paris-Dauphine possède le statut de “grand établissement” auquel cas elle peut se permettre de fixer les tarifs de certaines de ses formations. C’est à la fois une université et une Grande Ecole, c’est un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel depuis le décret modifié n°2004-186 du 26 février 2004. Au contraire, à l’université Sorbonne les prix sont fixés par le gouvernement français.
“Les droits d’inscription modulés sont calculés en fonction du revenu brut global du foyer fiscal de rattachement de l’année N-2”. En effet, l’université Paris-Dauphine calcule le revenu brut global de 2021 afin de définir le montant des droits de scolarité pour l’année scolaire 2023-2024. Mais les tarifs de l’année universitaire sont votés en juin donc les tarifs sur le site peuvent encore évoluer d’ici le mois prochain.
Toutefois, à chaque fois, il existe des exonérations selon le revenu annuel, la famille qui habite hors Île-de-France ou des abattements s’il y a un autre étudiant dans la famille. Les étudiants boursiers de l’Etat, réfugiés ou handicapés conservent la gratuité de l’université. Néanmoins, les étudiants dont la famille habite hors de l’Union européenne doivent payer le tarif maximum. En effet, l’université justifie ça par le fait que les étrangers ne payent pas leurs impôts en France et que les institutions étrangères font aussi payer le tarif maximum aux étudiants français qui vont à l’étranger.
Par exemple, pour une licence en 2022-2023:
- En-dessous de 40 000 € par an : exonération des frais de scolarité
- Entre 40 000 € et 50 000 € par an : droits nationaux de 170 € par an
- Au-dessus de 50 000 € par an : entre 229 € et 3 300 € par an
Lire plus : Analyse : Projection 2030 sur les frais des Grandes Ecoles – PGE (planetegrandesecoles.com)
Qu’est-ce qui justifie cette hausse de frais de scolarité ?
L’université explique que l’argent sortant sera investi pour le bien-être des étudiants et la qualité de l’enseignement prodigué. Notamment dans l’optique de développer les semestres à l’étranger, les bourses de mobilité internationale et l’enseignement linguistique.
Par ailleurs, en 2010, le président de l’université justifiait ça par la création d’un cursus en anglais, de l’aide à la rédaction de CV et du recrutement de meilleurs enseignants. Puis, en 2014, il expliquait que ça améliorerait la qualité de la formation suivie mais aussi qu’il y avait un manque à gagner depuis que le gouvernement avait baissé ses subventions.
Lire plus : Comment alléger ses frais de scolarité en école de commerce ? – PGE (planetegrandesecoles.com)
Comment réagissent les étudiants face à une hausse des frais de scolarité ?
En 2016 déjà, l’UNEF (Union Nationale des Etudiants de France) vote contre cette mesure dans le cadre des licences. Effectivement, l’UNEF répétait sa crainte de voir l’université se transformer en “ghetto des riches”. De plus, certains étudiants et notamment les étrangers pourraient voir leurs études compromises par cette augmentation.
Toutefois, il reste des aides à destination des étudiants afin de faire baisser leurs coûts de scolarité. D’ailleurs, certaines bourses dépendent même du cursus choisi et du campus de référence (campus de Paris ou programmes délocalisés à Francfort, Londres ou Madrid). Parmi ces aides, on peut en citer quelques unes :
- Bourse du CROUS
- Aide au mérite du CROUS
- Aide sociale d’urgence
- Bourses pour le campus de Paris (Bourse pour le Programme Gradué Finance, Bourse pour le Programme Gradué Management, Bourse PRAIRIE…)
- Bourses pour les programmes délocalisés
- Aides pour la mobilité internationale réservées aux étudiants internationaux accueillis à Dauphine et ceux de Dauphine en mobilité internationale
- Aides au financement avec les banques partenaires : BNP Paribas et la Société Générale
Pour conclure, cette hausse de tarifs à Dauphine n’est pas la première et ne risque pas d’être la dernière si l’on suit la hausse des tarifs des autres écoles d’ingénieurs et de commerce en y ajoutant à ça la voie sur laquelle à commencer à s’engager le conseil d’administration de Dauphine.