
- CARRIÈRE
- Auriane Ducherpozat
- 8 juin 2025
Travailler à l’international sans parler parfaitement anglais : mission impossible ?
En 2025, le monde professionnel est plus connecté que jamais. Les frontières s’estompent et les carrières s’internationalisent. De plus en plus d’étudiants et de jeunes diplômés aspirent à vivre une expérience à l’étranger, mais une question demeure : peut-on vraiment travailler à l’international sans maîtriser parfaitement l’anglais ?
Une compétence indispensable… jusqu’à un certain point
Il serait malhonnête de nier l’importance de l’anglais dans le monde du travail international. C’est la langue des affaires, de la diplomatie, de la technologie, de la science, etc. C’est un passage obligé pour qui veut collaborer au-delà des frontières nationales. Mais faut-il pour autant avoir un accent parfait, connaître les subtilités de la grammaire ou lire Shakespeare dans le texte ?
Dans la majorité des cas, la réponse est non. La grande majorité des interactions professionnelles se font dans un anglais dit “fonctionnel” ou “globish”. Autrement dit un anglais simplifié, efficace, centré sur la compréhension mutuelle. De nombreuses entreprises multinationales sont composées de locuteurs non natifs, qui eux aussi parlent un anglais imparfait.
Lire plus : CV en anglais : rédaction, exemples et astuces
Des compétences plus importantes que l’anglais parfait
En entreprise, ce qui compte avant tout, c’est la capacité à collaborer, à comprendre les enjeux d’un marché, à s’adapter à une culture et à produire des résultats. Ainsi, un bon communicant, même avec un anglais basique, aura souvent plus de succès qu’un anglophone parfait mais déconnecté du terrain.
Le savoir-faire technique, la maîtrise d’outils, les compétences interculturelles ou encore la capacité à apprendre rapidement sont parfois jugés plus essentiels que le niveau de langue. Dans certains secteurs comme la tech, l’ingénierie ou le supply chain, l’anglais est surtout un support de collaboration, pas un critère d’excellence linguistique.
Lire plus :Communication en entreprise : Est-il essentiel de maîtriser l’anglais oral ou écrit ?
Des destinations plus ou moins exigeantes
Il faut aussi distinguer les zones géographiques. Si l’on vise les pays nordiques, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Vietnam ou l’Espagne, les exigences linguistiques peuvent varier. Dans des pays où l’anglais est une deuxième langue très répandue (comme la Scandinavie), il est plus facile d’intégrer un environnement de travail international sans être bilingue.
Inversement, dans des pays anglophones (États-Unis, Royaume-Uni, Australie) ou dans des entreprises à forte présence anglo-saxonne, un niveau plus avancé est souvent requis. C’est important pour suivre le rythme, comprendre les références culturelles ou faire face aux expressions idiomatiques.
Et les métiers dans tout ça ?
Certains postes exigent une aisance orale et écrite : consultant, commercial, chef de projet international, communicant, etc. D’autres, plus techniques ou opérationnels, tolèrent un niveau d’anglais plus rudimentaire, notamment en développement web, maintenance, production ou logistique.
Des programmes comme le VIE (Volontariat International en Entreprise) permettent aussi de partir dans des pays où la maîtrise du français reste suffisante pour certaines missions, surtout dans les filiales de groupes français.
Améliorer son anglais sans stress
Travailler à l’international, c’est aussi un levier d’amélioration de son anglais. Il ne faut donc pas attendre un niveau parfait pour se lancer. Des outils simples (Duolingo, Tandem, podcasts, journaux anglo-saxons), un coaching linguistique en ligne, des séjours linguistiques ou des immersions progressives peuvent largement aider à renforcer son niveau sans pression.
Ce qui compte le plus, c’est la confiance en soi, la volonté de progresser, et l’aptitude à sortir de sa zone de confort.
Les recruteurs sont-ils indulgents ?
De nombreux recruteurs valorisent les soft skills, l’adaptabilité et la motivation. Montrer que vous êtes capable de travailler en anglais, même de façon imparfaite mais efficace, peut suffire, à condition d’être honnête sur votre niveau et de montrer que vous progressez. Dans certains cas, ils peuvent même financer une remise à niveau linguistique.
L’important est donc de prouver votre capacité à vous intégrer, à comprendre les consignes et à vous exprimer clairement, même avec un vocabulaire limité.
Ainsi, travailler à l’international sans un anglais parfait, c’est possible. Surtout si vous faites preuve de volonté, d’adaptabilité et que vous ne vous laissez pas freiner par la peur de faire des fautes. L’important n’est pas d’avoir un accent d’Oxford, mais de se faire comprendre, de participer et de progresser. Dans un monde où l’anglais est la langue de travail de millions de non-natifs, votre courage, votre rigueur, vos compétences techniques ou votre fibre humaine peuvent faire toute la différence.