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Lou Adam de Beaumais
- 28 mars 2025
Interview de Benjamin Adrian, étudiant-entrepreneur et cofondateur d’Edshelter
Découvrez l’interview de Benjamin Adrian, étudiant à emlyon Business School et jeune entrepreneur ambitieux. Il nous partage son parcours et son expérience en tant que jeune entrepreneur et cofondateur de la plateforme Edshelter.
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Bonjour Benjamin, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Benjamin Adrian, j’ai 20 ans, je suis étudiant à l’emlyon Business School et j’ai co-fondé avec Colin Martaillé Edshelter, la première plateforme de sous-location encadrée pour les étudiants.
Étudiant-entrepreneur, qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer ?
L’entrepreneuriat a toujours été quelque chose qui m’attirait, mais c’est une situation très concrète qui m’a poussé à franchir le pas. Lors d’un stage, je me suis retrouvé face à un dilemme : garder mon appartement et payer un loyer dans le vide pendant plusieurs mois, ou le résilier et risquer de galérer à en retrouver un à mon retour.
Mais ce qui m’a vraiment poussé à me lancer, ce n’était pas juste l’envie d’entreprendre, c’était le besoin d’aider et de trouver une solution pour les étudiants. Plus j’en parlais autour de moi, plus je réalisais que nous étions des milliers à être confrontés au même problème.
Il n’existait aucune alternative, les solutions classiques étaient trop chères, et inadaptées.
C’est là que j’ai compris que je ne pouvais pas juste me contenter de constater le problème, je voulais y apporter une réponse.
À quel moment as-tu eu l’idée de lancer ce projet ?
Après avoir cerné le problème et pris conscience de l’ampleur du besoin, il me restait une étape essentielle : réfléchir au produit et à la solution qui permettrait réellement d’y répondre.
Je savais que je voulais aider les étudiants, mais encore fallait-il trouver le bon modèle.
C’est à ce moment-là que le destin a bien fait les choses. J’ai rencontré Colin, et le courant est immédiatement passé. Très vite, je lui ai parlé de mon projet, de mon envie de trouver une solution pour les étudiants locataires et de révolutionner l’accès au logement temporaire.
Nous avons travaillé pendant plusieurs mois pour explorer différentes pistes.
Jusqu’au jour où l’évidence est apparue : la sous-location encadrée.
À partir de là, l’idée de lancer Edshelter ne se posait même plus, c’était une évidence.
Pitch-nous ton entreprise Edshelter ?
Edshelter, c’est la première plateforme de sous-location encadrée dédiée aux étudiants en France.
Notre objectif est simple : révolutionner l’accès au logement étudiant en proposant une solution à la fois légale, sécurisée et abordable.
Concrètement, Edshelter répond aux besoins de deux types d’étudiants :
Les locataires qui s’absentent temporairement (pour un stage, un échange ou des vacances) peuvent sous-louer leur logement en toute légalité et éviter ainsi de payer un loyer dans le vide.
Les étudiants à la recherche d’un logement temporaire (stages, échanges internationaux) ont accès à des appartements abordables, qui correspondent à leur période de mobilité.
Tout le processus est encadré (mise en annonce, vérification des dossiers, assurance, encadrement juridique…) pour garantir une sous-location légale sécurisée.
Grâce à Edshelter, le nombre de logements disponibles pour les étudiants augmente. En effet chaque appartement temporairement vacant devient une opportunité pour un autre étudiant en mobilité.
Concrètement, qu’est-ce qui vous distingue d’autres acteurs présents sur le marché ?
Aujourd’hui, Edshelter se démarque sur plusieurs aspects, que ce soit face aux plateformes de location temporaire comme Airbnb ou aux services de gestion sous-locative.
Contrairement aux solutions comme Airbnb, notre modèle est bien plus abordable. La sous-location étant encadrée légalement, le loyer est plafonné à celui d’origine, ce qui empêche toute augmentation du loyer. Cela permet aux sous-locataires de trouver un logement bien moins cher que sur une plateforme classique. En plus de cela, nos frais de service sont largement inférieurs, rendant notre solution plus accessible aux étudiants.
Face aux services de gestion sous-locative, Edshelter offre une alternative plus rapide, plus abordable et tout aussi sécurisée. Plutôt que de facturer des frais élevés pour une gestion complète, nous avons développé une plateforme intuitive et un encadrement structuré qui facilitent la mise en place de la sous-location tout en garantissant un processus légal et sécurisé.
Contrairement aux agences de sous-location, tous les appartements sont directement accessibles sur notre plateforme. Cela s’explique par notre approche unique : les étudiants qui mettent leur logement en sous-location sont aussi ceux qui, à un autre moment, peuvent rechercher un appartement temporaire.
En réunissant ces deux besoins sur un même espace, nous créons une dynamique fluide et optimisons l’offre et la demande pour le logement étudiant.

Benjamin, quel est ton quotidien en tant qu’entrepreneur ?
Avec Colin, nous formons un duo très complémentaire. Il s’occupe principalement de l’aspect opérationnel et technique, en veillant à l’optimisation de la plateforme et à son bon fonctionnement. De mon côté, je me concentre sur le développement et la visibilité d’Edshelter : je gère les relations avec nos premiers clients, je définis la stratégie, je m’occupe des publications sur les réseaux sociaux et des relations presse.
Chaque jour, je consacre au moins 7 à 8 heures au projet, en alternant entre ces différentes missions et en me formant continuellement sur des sujets clés comme la comptabilité, le marketing, le droit… L’apprentissage fait partie intégrante de mon quotidien, car entreprendre, c’est avant tout s’adapter et être en constante innovation.
Mais pour être performant sur le long terme, je veille aussi à garder un équilibre. Travailler à fond, c’est une évidence, mais l’entrepreneuriat n’est pas un sprint, c’est un marathon sans fin. Si je ne prenais jamais le temps de souffler, mentalement, je ne tiendrais pas.
C’est pourquoi je vois mes amis deux à trois fois par semaine. Ces moments sont essentiels pour me changer les idées, garder le contact, rigoler, parler d’autre chose que du travail. C’est une vraie coupure qui me permet de revenir plus concentré et motivé.
En plus de cela, je me suis instauré une routine sportive. Chaque jour, je consacre entre 1h30 et 2h à l’effort physique, un moment essentiel pour évacuer la pression, structurer mes pensées et maintenir un équilibre mental. C’est une discipline qui m’aide à garder le cap, à rester concentré et à affronter chaque journée avec la même intensité.
Je sais que Colin a le même état d’esprit. Lui aussi s’est imposé une routine sportive et prend le temps de voir ses amis, car nous avons conscience que, pour durer, il faut savoir trouver un équilibre.
Ce sont ces instants de déconnexion qui, paradoxalement, nous donnent encore plus d’énergie pour avancer.
Quels sont les futurs projets pour Edshelter ?
Les prochains mois seront déterminants pour nous. Notre priorité est de démocratiser Edshelter en France, en rendant notre solution accessible à un maximum d’étudiants. Nous voulons nous ancrer comme la référence de la sous-location étudiante, en développant des partenariats et en renforçant notre visibilité.
En parallèle, nous allons améliorer notre plateforme pour mieux répondre aux besoins de nos utilisateurs, fluidifier leur expérience et optimiser l’ensemble du processus.
Une fois solidement implantés en France et avec une solution qui tourne parfaitement, nous avons l’ambition de nous étendre à l’international, en commençant par l’Europe et l’Amérique du Nord, où la demande pour ce type de service est également très forte.
Un conseil à donner à des étudiants qui souhaiteraient lancer un projet, lequel qu’il soit ?
À l’école, on ne nous apprend pas à échouer. On nous pousse à viser juste, à éviter les erreurs, et ceux qui se trompent sont souvent pointés du doigt, moqués ou découragés. C’est encore pire lorsqu’on entreprend : 90 % des gens autour de vous ne croiront pas en votre projet. Ils tenteront de vous faire douter, de vous ramener à la norme, de vous dissuader de prendre ce chemin.
Mais la vérité, c’est que se tromper, tester, échouer, c’est ce qui vous fera avancer plus vite que les autres. Mieux vaut se tromper que de ne rien faire. Plus tôt vous serez confronté à la réalité, plus vous apprendrez, et plus vous prendrez de l’avance. Alors lancez-vous. Croyez en votre projet et surtout, ne perdez jamais votre objectif de vue.
Entourez-vous des bonnes personnes. Coupez court aux avis toxiques et accrochez-vous aux 10 % qui croient en vous. Ce sont eux qui vous aideront à aller plus loin.
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