La discrimination positive : principe, exemples et limites

La discrimination positive : principe, exemples et limites

La discrimination positive, aussi appelée action positive, est un ensemble de mesures destinées à compenser les inégalités subies par certaines minorités. Elle vise à offrir des avantages temporaires à des populations historiquement désavantagées pour rétablir un équilibre dans divers domaines tels que l’emploi et l’éducation.

 

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Principe de la discrimination positive

Le principe fondamental de la discrimination positive repose sur l’idée de traiter différemment des groupes de personnes pour compenser des discriminations passées ou présentes. Ces mesures sont mises en place pour favoriser l’égalité des chances et pour promouvoir la diversité dans des secteurs où certains groupes sont sous-représentés. Par exemple, aux États-Unis, des quotas ont été instaurés dans les universités et les entreprises pour les minorités ethniques et les femmes.

En France, la discrimination positive prend des formes spécifiques, comme la loi de 1987 qui impose aux entreprises de plus de 20 salariés d’employer au moins 6 % de travailleurs handicapés. Il existe également des dispositifs pour favoriser l’accès des femmes aux emplois publics et des conventions entre grandes écoles et zones d’éducation prioritaires pour intégrer des élèves de milieux défavorisés sans concours.

 

Exemples de discrimination positive

Aux États-Unis, le concept d' »Affirmative Action” est emblématique, visant à compenser les désavantages subis par les Afro-Américains et d’autres minorités. Des universités comme Harvard utilisent des critères de diversité dans leurs processus d’admission pour enrichir la diversité étudiante.

De plus, l’Inde met en œuvre des politiques de discrimination positive pour soutenir les groupes marginalisés, comme les Dalits (anciennement appelés Intouchables) et les Tribaux. Cela permet à ces groupes de bénéficier de quotas dans les emplois publics, les établissements d’enseignement et les sièges politiques.

Ensuite, depuis la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud a mis en place des politiques de discrimination positive pour promouvoir l’égalité raciale et économique. Le programme de « affirmative action » vise à améliorer les opportunités pour les Noirs, les “Coloureds” et les Indiens, en particulier dans l’emploi et l’éducation.

Enfin, le Canada utilise des politiques de discrimination positive pour promouvoir l’égalité des chances parmi les groupes minoritaires. Par exemple, le gouvernement canadien met en place des programmes et des initiatives pour soutenir les peuples autochtones, les femmes, et les minorités visibles, également dans le monde du travail et de l’éducation.

 

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Limites et critiques de la discrimination positive

Malgré ses intentions louables, la discrimination positive fait l’objet de nombreuses critiques. Certains estiment qu’elle peut engendrer un sentiment d’injustice parmi ceux qui ne bénéficient pas de ces mesures, créant ainsi de nouvelles formes d’inégalités. La dévalorisation des diplômes obtenus grâce à des quotas ou des “actions positives” est également une critique fréquente, car elle peut être perçue comme une stigmatisation des bénéficiaires.

En outre, la discrimination positive peut encourager le communautarisme et renforcer les divisions sociales. En France, les politiques de discrimination positive ethnique sont particulièrement mal vues, car elles sont perçues comme contraires aux principes républicains d’égalité et d’universalité.

 

Finalement, la discrimination positive est une démarche complexe visant à corriger les désavantages subis par certains groupes sociaux. Bien qu’elle soit destinée à promouvoir l’égalité des chances et la diversité, elle n’est pas sans limites ni controverses. Les débats autour de ses effets et de son application montrent qu’il est essentiel de trouver un équilibre entre la promotion de l’égalité et le respect des principes de méritocratie et d’universalité.

 

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