Conseil : tout pour maîtriser le case study

Les entretiens en cabinet de conseil reposent très souvent sur l’étude de cas. Cet exercice vise à tester votre capacité à résoudre des problèmes complexes, à structurer votre pensée, et à communiquer efficacement. Bien se préparer est donc essentiel.

Comprendre les attentes du recruteur

Les recruteurs ne posent pas de questions de type case study pour vous embarrasser ou vous humilier. Ils ne cherchent pas non plus à vous voir stresser ou vous tortiller.

Ils posent ces questions pour :

• tester votre capacité d’analyse
• évaluer votre logique et votre capacité à structurer une réponse
• observer votre raisonnement
• mesurer votre tolérance à l’ambiguïté et à la surcharge d’informations
• jauger votre aisance, votre confiance en vous et vos compétences en communication sous pression
• découvrir votre personnalité
• voir si vous êtes vraiment intéressé(e) par la résolution de problèmes
• déterminer si le métier de consultant vous correspond réellement

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Maîtriser la structure : le MECE thinking

Les meilleures réponses à un case interview suivent une structure MECE : Mutuellement Exclusives, Collectivement Exhaustives. Cela signifie que vous devez découper votre analyse en parties qui ne se recoupent pas, mais couvrent ensemble l’ensemble du problème.

Par exemple, face à un cas de baisse des profits, une approche MECE serait :

Revenu = Volume × Prix

Coût = Coût fixe + Coût variable

Cela permet de décomposer le problème en blocs simples à explorer un à un.

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Utiliser des frameworks… avec discernement

Les frameworks sont des outils utiles pour structurer votre pensée. Parmi les plus connus :

• 3C (Company, Customers, Competitors)
• 4P (Product, Price, Place, Promotion)
• Porter’s 5 Forces
• Profitability Tree (Profits = Revenues – Costs)

Mais attention : un bon candidat adapte toujours son framework au contexte du cas. Il ne s’agit pas d’appliquer une formule toute faite, mais de poser les bonnes questions.

Maitriser la méthode

1. Écoutez attentivement la question: L’écoute est la compétence la plus importante pour un consultant.
2. Prenez des notes: Noter les informations vous permet de vous y référer plus tard.
3. Résumez la question à voix haute: Après avoir reçu l’énoncé, résumez les points clés à voix haute : cela montre que vous avez écouté, vous entendez l’information une deuxième fois, vous évitez de répondre à côté et cela comble le silence gênant où vous cherchez vos idées
4. Vérifiez l’objectif du cas: un bon consultant valide toujours l’objectif avec son client. Même s’il semble évident, il peut y avoir un objectif secondaire.
5. Posez des questions de clarification pour obtenir des infos supplémentaires, pour montrer que vous savez questionner dans des situations complexes et pour créer un dialogue, et non un monologue. 
6. Organisez votre réponse: Identifiez le type de cas, puis structurez votre réponse.
7. Gérez votre temps: Votre réponse doit être linéaire. Ne vous perdez pas dans les détails. Répondez de manière macro et avancez dans le raisonnement. Restez concentré sur la question initiale.
8. Travaillez les chiffres: Intégrez des calculs dans votre analyse si possible. Montrez que vous êtes à l’aise avec les chiffres. Expliquez toujours votre raisonnement.
9. Faites preuve de créativité
10. Soyez enthousiaste et positif : Il ne suffit pas de bien répondre : vous devez prendre plaisir à résoudre le cas. Les cabinets recherchent des gens passionnés par les problèmes complexes, capables de garder leur énergie tout au long de l’entretien.

Maitriser la forme

On ne le répétera jamais assez : la forme compte autant que le fond.

• Soigner votre apparence :  essayez si possible de venir en entretien habillé d’un costume ou d’un tailleur sobre, avec une cravate. 
• Soigner votre communication: Votre discours doit être : 
  • Clair : utilisez des phrases simples, évitez le jargon excessif
  • Structuré : annoncez votre plan, faites des transitions logiques
  • Synthétique : allez à l’essentiel, surtout à la fin quand vous formulez vos recommandations
• Soigner votre posture
• Souriez

Travailler les calculs mentaux et les estimations

Les recruteurs testent souvent vos compétences en calculs rapides, surtout dans les estimations de type guesstimate :

“Combien de pizzas sont consommées à Paris chaque mois ?“

Cela permet de juger de votre capacité à raisonner par hypothèses, à estimer des ordres de grandeur, et à articuler votre raisonnement de manière claire.

Exercice typique : estimer le chiffre d’affaires d’un food truck ou le coût d’une panne d’électricité à Londres. 

S’exercer avec de vrais cas

La meilleure manière de progresser, c’est la pratique. Voici quelques plateformes conseillées :

• CaseCoach : une des références pour les entretiens MBB. Contient des cas corrigés, des vidéos, et des dashboards de progression.
• PrepLounge : communauté où vous pouvez vous entraîner en visio avec d’autres candidats.
• Hacking the Case Interview : propose des structures et des exemples très proches de ceux utilisés en entretien réel.

Rien ne vaut l’entraînement à deux, voire en groupe. Cela vous permet :

• de simuler les conditions réelles,
• d’avoir un retour constructif,
• d’apprendre de vos erreurs.

Idéalement, variez les partenaires et les styles de cas. Il est aussi utile d’être mis en difficulté pour apprendre à gérer le stress et l’imprévu.

Exemple de cas

Votre client est une entreprise qui produit des boissons non-alcoolisées (jus, thés glacés, sodas). Elle est leader sur son marché national depuis 10 ans.

Mais au cours des 18 derniers mois, elle a constaté une baisse de 20 % de ses ventes. Le PDG veut comprendre pourquoi et comment relancer la croissance.

Que se passe-t-il selon vous ? Et quelles solutions pourriez-vous recommander à l’entreprise ?

Ainsi, maîtriser le case study, c’est comme préparer une compétition. Cela demande rigueur, méthode, entraînement… et feedbacks réguliers. En combinant compréhension théorique, pratique intense, et simulations régulières, vous maximisez vos chances de réussir les entretiens dans les MBB ou les Big 4.