Sciences Po annonce le retour en France de Fariba Adelkhah après 4 ans de captivité

Sciences Po annonce avec le retour en France après presque 4 ans de détention en Iran (Juin 2019 – Février 2023) de Fariba Adelkhah, chercheuse franco-iranienne au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po, ce qui est un énorme soulagement pour ses proches et Sciences Po.

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Qui est Fariba Adelkhah ?

Fariba Adelkhah est une spécialiste reconnue du chiisme et de l’Iran post-révolutionnaire dans le cadre de ses recherches menées au CERI de Sciences Po. Elle est née le 25 avril 1959 à Téhéran et est arrivée en France 22 ans plus tard pour faire ses études universitaires, d’abord à l’Université Strasbourg II et ensuite à l’École des hautes études en sciences sociales.

En 1990, elle soutient sa thèse qui se nomme : Une approche anthropologique de l’Iran post-révolutionnaire. Le cas des femmes islamiques. 16 ans plus tard, elle devient directrice de recherche au CERI de Sciences Po. Elle est aussi membre du conseil scientifique pour les revues Iranian Studies et Des mondes musulmans et de la Méditerranée.

Enfin tout au long de sa carrière, elle a écrit de nombreuses publications sur l’Iran et l’Afghanistan, notamment sur l’immigration autour de l’Afghanistan ou les minorités afghanes, comme les Hazaras.

À savoir : le prix Irène-Joliot-Curie lui a été décerné le 15 décembre 2020.

Pourquoi Fariba Adelkhah avait-elle été capturée ?

Elle a été arrêtée en même temps que son collègue et compagnon Roland Marchal (il fut libéré pendant la pandémie de 2020 grâce à un échange de prisonniers) par les Gardiens de la révolution (police idéologique d’Iran) en Juin 2019 pour « espionnage » et « atteinte à l’ordre public ». Mais ces deux poursuites sont abandonnées le 7 janvier 2020. Cependant, Fariba Adelkhah a néanmoins été poursuivi pour deux autres raisons : « propagande contre le système » et « complot contre la sûreté nationale »

Ainsi, le 16 mai 2020, elle est condamnée à 5 ans de prison, peine qui a été confirmée en appel le 30 juin 2020. Après une libération surveillée et temporaire pendant un an (Octobre 2020 – Janvier 2022), elle est de nouveaux réincarcérée à Téhéran de janvier 2022 à février 2023, puis libérée, mais avec l’interdiction de quitter l’Iran.

Ce n’est seulement que le 18 octobre 2023, que Fariba Adelkhah est de retour en France où elle a été accueillie à l’aéroport par Béatrice Hibou, présidente de son comité de soutien, et Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po, qui a témoigné son soulagement et son émotion : « “Après tant d’années de privation de liberté, quelle émotion d’accueillir enfin notre collègue Fariba, symbole de nos combats pour la liberté académique ! Je remercie solennellement les autorités françaises pour leur action sans relâche, le comité de soutien et tous ceux qui ont œuvré à sa libération et je me réjouis de voir prochainement Fariba de retour à Sciences Po, sa maison.”

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