Rentrée 2022 : augmentation du coût de la rentrée selon la FAGE

Rentrée 2022 : augmentation du coût de la rentrée selon la FAGE

Pour la 20ème année consécutive, la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE) recense l’évolution des différentes dépenses auxquelles les étudiants devront faire face dès la rentrée. Elle estime que pour la rentrée 2022, ces frais ont progressé de 7,38% par rapport à l’an passé, pour atteindre 2527€ au total.

 

Fonctionnement de l’indicateur FAGE du coût de la rentrée

L’indicateur FAGE du coût de la rentrée étudiante existe depuis 2002 et calcule le coût moyen de la rentrée pour un étudiant primo-entrant en licence à l’université, sans double inscription, non boursier et ne vivant plus au domicile familial. Cet indicateur se compose de deux catégories :

  • Les frais de la vie courante : loyer et charges locatives, alimentation, transports, téléphonie et internet, produits d’hygiène…
  • Les frais spécifiques à la rentrée universitaire : frais d’inscription, cotisation à la CVEC…

 

L’indicateur correspond à la moyenne des coûts estimés selon les villes. De plus la FAGE réalise également des estimations par ville afin d’apporter des éléments plus précis aux étudiants en fonction de leur localisation.

 

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Rentrée 2022 : quels coûts pour les étudiants ?

L’inflation qui touche la plupart des Français, n’épargne pas non plus les étudiants. En effet, comme le signale l’indicateur de la FAGE, le coût global du coût de la rentrée pour un étudiant français non-boursier s’élève à 2 527€ en 2022, soit une hausse de 7.38 % par rapport à l’année précédente. L’inflation n’est pas l’unique cause de la hausse de ce coût. Cette augmentation est également justifiée par les stigmates laissés par la crise sanitaire.

Selon l’enquête, un étudiant non-boursier dépensera environ 1 219€ par mois pour les dépenses de la vie courante. Ce qui correspond à une hausse de 1,92 % par rapport à 2021. À ces frais s’ajoutent les frais spécifiques de rentrée qui s’élèvent à 1 307,20€ en 2022 (correspondant à une augmentation de 13,04 % par rapport à l’année précédente).

 

Cette enquête permet de constater une dégradation quasi continue de la situation sociale des étudiants en France. La FAGE affirme que « c’est en premier lieu sur la question des aides sociales et de leur réforme qu’il faut agir ». Elle va plus loin en affirmant que « la volonté du Sénat de supprimer l’aide exceptionnelle de rentrée de 100€, montre une nouvelle fois le manque de considération de la part de certain·e·s politiques à l’égard de la situation étudiante ». Enfin elle déplore qu’il est impossible pour un étudiant de surmonter cette hausse des frais sans avoir recours à une aide parentale, un prêt ou encore un job étudiant.

 

Une augmentation nette du coût de la rentrée en 20 ans

En 2003, le coût global de la rentrée pour un étudiant non-boursier en Ile-de-France s’élevait à 1760€, en 2022, ce même coût global de la rentrée s’élève à 2 733,25€, soit environ 1000€ de plus. Le constat est similaire pour les autres régions avec des frais passant en moyenne de 1580€ en 2003 à plus de 2450€ en 2022.

La FAGE affirme que l’indicateur du coût de la rentrée a augmenté de 55% en 20 ans, tandis que les bourses sur critères sociaux de l’enseignement supérieur n’ont augmenté que de 33% sur la même période.

 

La FAGE a ainsi partagé une rétrospective sur les coûts de la rentrée pendant les 20 dernières années :

20032007201220172022
Ile de France1760€2869€2741,43€2616,25€2733,25€
Régions1580€2325€2324,45€2329,35€2453,17€

 

Les revendications de la FAGE

La FAGE a profité de son enquête pour revendiquer des mesures afin de soulager financièrement les étudiants, mais aussi pour les accompagner au mieux pendant leurs études.

 

En 2017, la FAGE a obtenu la fin du régime de sécurité sociale étudiante (RSSE) et donc la fin d’une dépense annuelle de 217 € pour chaque étudiant. Néanmoins, l’accès à la santé reste encore aujourd’hui difficile pour les étudiants. En effet selon la FAGE, deux étudiants sur cinq ont renoncé à des soins depuis mars 2020, 43% de ces étudiants les y ont renoncé pour des raisons financières. Pour répondre à cette problématique liée à la santé, la FAGE demande l’évolution des Services de Santé Universitaires pour faire d’eux de réels acteurs de la santé des étudiants et permettre une offre de prévention et de soins complète sur tous les territoires, en lien avec les professionnels de santé de proximité.

De plus, la FAGE demande le recrutement de davantage de psychologues pour prévenir, accompagner et soigner les risques psycho-sociaux chez les étudiants. « Le nombre de psychologues par établissement doit être multiplié par 10 selon les recommandations internationales, afin d’atteindre un employé temps plein travaillé psychologue pour 1000 à 1500 étudiant·e·s, là où aujourd’hui nous pouvons en compter un pour 15 000 étudiant·e·s. »

 

Concernant les frais de scolarité, la FAGE insiste sur la « suppression du palier maximal d’exonération des frais d’inscription de 10% pour les établissements d’enseignement supérieur. La FAGE demande également la suppression des droits différenciés pour les étudiant·e·s extracommunautaires, pour ainsi les réaligner sur les frais d’inscription nationaux. » Pour la fédération, cette mesure permettrait de ne pas faire des ressources une condition nécessaire et obligatoire à la diplomation.

D’autres revendication concernent l’encadrement des loyers dans l’ensemble des villes en tension ou encore une réforme des APL.

 

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