- CARRIÈRE INTERVIEWS
- Titouan Le Philippe
- 3 juin 2021
Rencontre avec Karl Toussaint du Wast, co-fondateur de Netinvestissement
Rencontre avec Karl Toussaint du Wast, co-fondateur de Netinvestissement, cabinet de conseil en gestion de patrimoine en ligne.
Bonjour M. Toussaint, pourriez-vous vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Karl Toussaint du Wast, j’ai 43 ans et je suis ce qu’on appelle un « serial-entrepreneur ». En effet j’ai monté ma première société à l’âge de 20 ans quand j’étais encore étudiant. Cela fait donc 23 ans que j’entreprends, avec des réussites, mais aussi des échecs. J’ai été salarié seulement trois mois dans ma vie.
Parlez-nous de votre parcours.
J’ai fait mes études en école de commerce à l’ISG (Institue Supérieure de Gestion). Pendant ma dernière année, je suis parti à l’étranger puisque j’avais choisi le cursus international. Je termine donc ma dernière année à New-York en 1999.
À l’issue de ce diplôme il est obligatoire de faire un stage, mais je n’en avais pas l’intention car je voulais vivre le rêve américain et créer ma propre boite. J’ai donc parler à mon directeur pédagogique pour lui faire part de mes intentions. Il m’explique alors qu’il va me présenter un ancien de l’école qui va venir à New York pour un salon professionnel et qui cherche un assistant pour l’aider pendant le salon. Comme je parlais très bien anglais, il m’a mis en contact avec lui et je l’ai donc assisté pendant le salon qui s’est très bien passé.
C’est après cette expérience que j’ai pu créer ma propre entreprise à New York, dans les tours du World Trade Center. Je suis devenu le revendeur exclusif de l’ancien élève de l’ISG qui vendait de l’équipement informatique destiné aux opticiens. Cette aventure a duré seulement deux ans puisqu’en 2001 les tours jumelles se sont effondrés. Dieu merci je n’étais pas dans mon bureau ce jour-là. Je suis donc rentré en France, car je me sentais en danger et j’avais peur de prendre l’avion.
De retour en France, j’ai créé une nouvelle société dans la restauration qui a été un échec, car j’avais mal construit mon Business Plan, d’où l’intérêt ce ne pas sous-estimer l’importance de bien préparer son Business Plan avant de créer sa propre entreprise. Après cette expérience qui a duré un an, je suis revenu à ma formation initiale qui était plutôt orienté vers la finance de marché et j’ai donc fait de la gestion de patrimoine pendant trois mois jusqu’à ce que je rencontre mon associé actuel. Avec lui, j’ai créé en 2005 un cabinet de gestion de patrimoine à Bordeaux.
En aout 2010, je lis le livre de Pierre Kosciuszko-Morizet qui raconte comment il a ramené un concept qui vient des États-Unis en France et comment il a développé PriceMinister en France. C’est là que je me suis dit qu’il fallait qu’on digitalise notre Business sur Internet. Nous avons donc créé Netinvestissement, un concept nouveau en France, car la gestion de patrimoine n’existait pas sous forme digitale.
Nous sommes aujourd’hui numéro 1 en France dans le référencement naturel dans notre secteur sur Internet.
Décrivez-nous Netinvestissement , conseil en gestion de patrimoine ? Racontez-nous son histoire.
Netinvestissement, c’est une marketplace de placement. J’aime à dire qu’on est l’Amazon des placements. Nous avons référencé toutes les solutions de placements financières ou immobilière grand public, c’est-à-dire que les Français peuvent y souscrire sans aucun frais ni surcoût supplémentaire. Nos services sont accessibles à partir de 1000 € donc pas besoin d’avoir une grande fortune pour accéder à nos offres.
Depuis le début de Netinvestissement, quel a été le moment le plus fort pour vous ?
J’ai vécu plusieurs moments forts depuis le début de Netinvestissement, mais celui qui m’a le plus marqué est le moment où nous avons eu notre premier contact et donc notre premier client. Ce moment fut très satisfaisant car il arrivait après de nombreux mois de travail acharné pour créer et alimenter notre site Internet. Il y a une phrase dans l’entreprenariat qui dit que si ça marche une fois, ça marchera 1000 fois et la preuve est que cela continue à marcher aujourd’hui.
Qu’apprenez-vous au sein de cette agence ?
Ce que j’ai appris en créant cette boite est que vous devez croire en vos rêves et en votre vision et ne pas écouter les autres tout en restant fidèle à vos convictions personnelles.
Maintenant, ce que j’ai appris concrètement à travers Netinvestissement c’est tout l’univers digital. Aujourd’hui, je m’occupe de la stratégie digitale et j’ai pu apprendre énormément de chose par rapport à la stratégie de référencement sur Google, comment optimiser les vues pour une vidéo Youtube, en fait tout ce qui permet à une entreprise d’être plus visible sur le net. Et pourtant, avant de lancer Netinvestissement, je n’y connaissais rien à la stratégie digitale contrairement à aujourd’hui où j’ai de grosses compétences dans ce domaine.
Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Nous avons vendu Netinvestissement à un très grand groupe qui s’appelle PRIMONIAL et qui est leader de la gestion de patrimoine en France et qui bénéficie d’un réseau national d’agence avec des conseillers en gestion de patrimoine.
Nous avons vendu Netinvestissement car nous avons vécu une très grosse croissance et nous devions absorber cette croissance mais nous manquions de ressources. C’est un mariage qui parait donc évident car nous avons trop de demande et ils avaient plein de commerciaux qui eux n’avaient pas assez de demande. Cette alliance nous permet donc de nous brancher à leur réseau et de les alimenter en demande. Ce mariage va nous faire passer de 40 à 200 collaborateurs en intégrant une partie significative de leur force commerciale au réseau de Netinvestissement.
Pour l’année 2022, nous allons lancer une offre de B2B, qui va s’adresser non pas aux particuliers mais qui va proposer aux conseillers en patrimoine partout en France de devenir affiliés chez Netinvestissement. Ce n’est pas comme une franchise, mais ces conseillers vont pouvoir présenter les frais de clients sous la marque Netinvestissement ce qui va énormément les crédibiliser.
Une agence comme Netinvestissement, représente-t-elle un réel atout pour le conseil en gestion de patrimoine ?
Notre premier concurrent est le banquier et pas le conseiller en gestion de patrimoine car ils sont très peu visibles. En effet, 99% des personnes qui nous sollicite nous sollicite à la suite d’une déception après une entrevue avec un banquier.
La première chose qui nous différencie de ces banques est le fait que quand un banquier propose des produits à un client, il ne propose que les produits de sa banque. Alors que chez Netinvestissement, nous n’avons pas de produits maison et donc nous avons accès à tout le marché. La sélection d’un produit ou d’un autre se fait en fonction des demandes de chaque client et comme la demande est différente pour chaque client, le fait d’avoir accès à toutes les offres du marché permet de trouver l’offre la plus adaptée à chaque personne. C’est ça la force de Netinvestissement, le client peut trouver l’offre qui l’arrange le plus et non pas celle qui arrange le plus son banquier.
La deuxième chose qui nous différencie de nos concurrents est le fait que nous avons réussi à démocratiser l’information, c’est-à-dire que nous avons rendu accessible nos services à tous en expliquant les choses compliqués de manière simple. Je dis à mes équipes quand ils écrivent quelque chose sur le site de l’écrire comme s’ils s’adressaient à un enfant de 8 ans, non pas parce que je pense que les gens sont stupides, mais parce que comme c’est un domaine compliqué, nous risquons de perdre notre lecteur car de nombreux termes peuvent leur sembler barbare. L’information que nous proposons à nos clients est facile à comprendre ce qui est rarement le cas chez nos concurrents.
La troisième chose qui nous différencie est le fait que nous avons mis en place un grand nombre d’outils digitaux qui facilitent l’information, la prise de décision et qui ainsi, rend nos clients complètement autonomes dans le choix et l’achat de nos services.
En tant que cofondateur de Netinvestissement , quelles sont vos principales missions, qu’en retirez-vous ?
Ma principale mission est de déterminer le cap de la société, cela implique un grand nombre de décisions importantes. La deuxième grosse partie de mon travail est la validation des nouvelles solutions qu’on intègre, on ne met rien sur le site internet tant que l’information n’est pas passée par moi.
La troisième partie de mon activité est la partie relation média. J’ai énormément de sollicitations auprès des médias puisque je fais une interview une à deux fois par jour et ceci me prend beaucoup de temps. Ma quatrième mission est une mission que je me suis un peu imposée et c’est toute la partie du référencement des vidéos Youtube. C’est une plateforme qui me fascine et il faut savoir que l’année prochaine, Youtube passera devant Google en termes de trafic sur Internet ce qui montre le poids de la plateforme sur le net.
Est-ce difficile de gérer la crise sanitaire ou au contraire vous a-t-elle ouvert à des opportunités ?
Pour nous, cela n’a rien changé, car nos équipes étaient déjà habituées au travail à distance, c’est comme ça qu’elles ont toujours opérées. En effet, notre modèle économique est entièrement digital, nous sommes habitués à interagir avec nos clients à distance.
Ce qui est étonnant, c’est que l’année 2020 a été pour nous une très bonne année, car la majorité de nos concurrents travaillaient en physique et ils ont donc passé 6 mois à réaliser leur transition digitale. Nous en avons donc profité en prenant de grosses parts de marché.
Le mot de la fin ?
Croyez en vos rêves, donnez vous les moyens, soyez très exigeant avec vous-même, partez du principe qu’on vous ne donnera rien et que c’est à vous de vous activer. Si vous voulez entreprendre, ce n’est pas en faisant 35 h du lundi au vendredi que vous allez réussir. Entreprendre, c’est comme respirer, vous vous couchez avec, vous partez en vacances avec, il faut que cet état d’esprit soit tout le temps avec vous.