Rencontre avec Andrea Ganovelli – Cofondateur de Green-Got : la néobanque verte

Rencontre avec Andrea Ganovelli – Cofondateur de Green-Got : la néobanque verte

Bonjour Andrea, pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je m’appelle Andrea, j’ai 28 ans, et je suis un des quatre fondateurs de GreenGot. J’ai fait un DUT en Gestion des Entreprises et des Administrations avant d’intégrer Grenoble Ecole de Management en 2012 via un concours passerelle. Les années à GEM restent mes plus belles années. J’étais très impliqué dans la vie associative (BDS, trésorier du BDE, chef des projets admissibles, …) et j’en garde de très beaux souvenirs. En deuxième année, j’ai effectué une césure en alternant 6 mois d’audit et 6 mois de contrôle de gestion. J’ai trouvé cela un peu ennuyeux et j’ai décidé de m’orienter vers autre chose. Du coup en quatrième année je suis parti en échange à Oslow (Norvège) car je voulais perfectionner mon anglais et aussi parce que je suis fan de nature et des paysages scandinaves ! J’ai vraiment apprécié le fait d’être à l’étranger donc j’ai par la suite effectué un VIE chez Pernod Ricard à Dublin. J’ai beaucoup apprécié la ville de Dublin car il y avait beaucoup de jeunes, beaucoup de d’entreprises tech, c’était très dynamique. Je suis ensuite aller à New York, toujours chez Pernod Ricard. Mon expérience chez Pernod Ricard était très enrichissante mais je sentais que j’étais en décalage entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle, moi qui commençais de plus en plus à m’intéresser à la protection de l’environnement en regardant des reportages, en mangeant moins de viande, en achetant moins de vêtements etc.



Aujourd’hui vous avez donc cocréé Green-Got, qui incarne à la fois la startup dynamique et soucieuse de l’environnement, comment est née Green-Got ? Que propose-t-elle ?

On s’est rencontrés avec Vincent et Maud à GEM et tous les trois nous nous demandions ce que l’on pouvait faire pour la planète. D’un côté, on lisait déjà des rapports de l’Oxfam et on constatait que la finance était la première source d’émission de CO2 dans le monde. D’un autre, on observait des alternatives à la finance actuelle comme la NEF, le crédit coopératif, … mais c’était, selon nous, des banques qui visent un marché de niche, des personnes très engagées dans leur transition, bref pas tout le monde. On propose donc avec GreenGot un alliage des deux. On propose ainsi une application où l’épargne de nos membres sera utilisée pour investir dans des projets de développement durable uniquement (contrairement aux banques classiques). C’est donc un moyen pour les utilisateurs d’avoir un impact positif avec leur argent et de savoir dans quoi il est investi. On souhaite vraiment offrir une alternative et surtout la rendre accessible à tous en étant une néo-banque. On désire assembler la simplicité qu’apporte la technologie et le respect de l’environnement.

 

Ça fait quoi d’être entrepreneur ? Est-ce excitant ? Stressant ?

La vie d’entrepreneur : ce sont les montagnes russes. Tout est multiplié par 15. Quand tu reçois une bonne nouvelle, tu te dis que c’est le décollage, et quand tu en reçois une mauvaise, tu penses que c’est la fin du monde. Cela demande beaucoup de temps et d’énergie car on ne dort pas beaucoup mais on sait pourquoi on le fait. Et ça c’est notre énergie ! On se complète vraiment bien avec les autres fondateurs et c’est d’autant plus motivant. C’est vrai que tout seul je ne sais pas si cela aurait été la même chose.

 

La finance verte… C’est vraiment vert ?

La finance verte, c’est comme tout. Tu as des projets qui sont très soucieux de l’environnement, d’autres un peu moins. Mais je pense sincèrement que la finance verte a un rôle essentiel à jouer pour orienter notre développement. Se dire qu’on est capable aujourd’hui à travers notre épargne d’investir dans projets plus propres, c’est incroyable ! Et c’est justement par le biais de la finance verte que l’on se détournera des projets polluants pour des projets de développement durable. Bien évidemment cela s’inscrit aussi dans une démarche globale de changement de pensées et de consommation. Mais n’oublions pas que nous avons à la fois un pouvoir à travers notre consommation et notre épargne.

 

Dans quoi Green-Got aimerait-elle investir justement ?

Green-Got va investir dans ce qu’on appelle « les 6 canaux d’investissements » qui recensent :

  • La protection des forêts
  • La gestion de l’eau
  • La captation de CO2
  • La rénovation thermique
  • Les énergies renouvelables
  • L’agriculture durable

L’objectif est vraiment de promouvoir l’économie circulaire, les transports bas carbones, et la création de « smart cities ».
Ce que l’on constate aussi avec Green-Got, c’est que l’avenir de notre planète ne se jouera pas forcément qu’en France.  Même s’il reste des choses à améliorer, la France représente, à l’échelle mondiale, 1 à 2% des émissions de CO2. Ce que l’on aimerait donc, c’est investir dans des Pays en Développement où les émissions sont très fortes comme l’Inde, l’Asie, l’Afrique.

 

Quelles sont les ambitions de Green-Got à termes ?

Géographiquement, notre objectif est de s’étendre dans le reste de l’Europe où il sera plus facile de se diversifier. Au-delà, ça reste un peu compliqué sur des aspects techniques et réglementaires.

Sinon l’objectif un jour, c’est de devenir une vraie banque !

 

Est-il possible de soutenir le projet ?

Evidemment ! Avec grand plaisir même ! Il faut déjà savoir que vous pouvez avoir deux comptes en banques : 1 chez Green-Got, et 1 dans votre banque principale. On ne vous demandera pas de quitter votre banque pour venir chez nous. Nous sommes encore en phase de lancement donc vous pouvez vous préinscrire pour nous rejoindre ! A chaque nouvelle préinscription, Green-Got plante un arbre ou un corail selon votre choix. Déjà un premier pas dans l’impact !
Nous avons récemment mis en place un système d’ambassadeurs ! Donc vous pouvez toujours postuler pour en devenir un. Le but est de faire connaître Green-Got par de la communication (article, réseaux sociaux, bouche à oreille…), et être ultra motivé à faire bouger les choses !

 

Quand est-ce que Green-Got démarre ?

Dès juin les premiers comptes de paiement seront disponibles. Les fonds récupérés lors des transactions seront utilisés pour financer la reforestation et la protection des forêts en Inde et en Turquie. Il sera déjà possible de voir l’impact que l’on a à travers un onglet « impact » ou l’on pourra voir ce qu’on a permis de soutenir. La transparence entre nous et nos membres est vraiment essentielle. Ensuite en septembre arriveront les comptes épargne.

 

Quelques conseils pour les étudiants souhaitant entreprendre et/ou agir dans les secteurs de la RSE et du Développement Durable ?

Une « erreur » qu’on a tendance à penser quand on veut entreprendre est que l’on doit être parfait dès le début. En réalité, les choses ne se passent pas comme cela. Ce n’est pas tout ou rien. Il faut avancer pas à pas. De même pour ceux voulant s’impliquer pour l’environnement. On ne pourra pas faire du tout ou rien. Il faut un temps de transition.
Dans tous les cas, foncez ! Il manque plein d’entrepreneurs dans le secteur du développement durable. On a besoin de vous pour faire bouger les choses !

 

On remercie chaleureusement Andrea Ganovelli pour le temps qu’il nous a accordé !

Etudiant à emlyon business school, je tiens à proposer aux étudiants des carrières porteuses de sens !