Interview de Wallerand co-fondateur du Crayon et Forbes 30 Under 30 !

Interview de Wallerand co-fondateur du Crayon et Forbes 30 Under 30 !

Nous avons interviewé Wallerand Moullé-Berteaux, le co-fondateur du Crayon étant devenu un des médias de références de débats pour les jeunes ainsi que Forbes 30 Under 30. Vous allez pouvoir découvrir davantage le concept du Crayon, le quotidien de Wallerand, ses projets, ainsi que certains de ses conseils en tant qu’entrepreneur.

 

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Bonjour Wallerand, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Wallerand Moullé-Berteaux (@wallerandmb sur les réseaux sociaux) et je suis un entrepreneur passionné par les communautés et les projets grand public.

Je suis le fondateur du Crayon, un bébé groupe média et j’ai également lancé sur le côté des entreprises comme Elyze, l’application pour comprendre les programmes de la présidentielle 2022 (3,6 millions de téléchargements en 4 mois) et la Founders Night, une communauté d’entrepreneurs qui prônent le collectif (nous avons rempli La Cigale en octobre 2022). 

 

Découvrir : La chaîne Youtube du Crayon Média


Peux-tu nous parler du Crayon ? 

Le Crayon est le rêve d’une société qui traite ses désaccords dans l’écoute et le débat plutôt que dans la violence et la discorde. Ce qu’on veut, c’est transformer les ennemis en adversaires. C’est sûrement un peu naïf, mais on voit de plus en plus, en partie je crois grâce à notre impulsion, les barrières se briser entre les différents “camps” idéologiques, notamment dans la société civile. 

Maintenant que Le Crayon est établi en média de référence sur le débat qui fait des dizaines de millions de vues tous les mois, notre ambition est d’avoir un média digital par grande thématique de l’époque toujours avec ce traitement neutre (ou pluriel), nuancé et surtout vulgarisé des sujets.

 

À quel moment avez-vous eu l’idée de ce projet, quel a été l’élément déclencheur ? 

Nous avons lancé le projet en 2020 avec Sixtine Moullé-Berteaux (ma soeur), Antonin Marin et Jules Stimpfling. Ce qu’on voyait à l’époque est l’émergence des nouveaux médias : Brut., Hugo Décrypte, Konbini, Explore… et on s’est rendu compte que très peu d’entre eux étaient neutres idéologiquement et aucun ne permettait un vrai débat d’idées (ça n’était d’ailleurs pas leur but).

C’est dans cette direction qu’on a lancé Le Crayon, média de débat avec les codes et le prisme de notre génération (16-34 ans).

Ce qu’on veut, c’est créer du lien : entre les différents camps idéologiques, entre les différentes générations, entre les différentes classes sociales et enfin entre les différents univers. 

Un débat entre le Ministre Clément Beaune et le Youtubeur d’actualité Juste Milieu, ou celui entre l’actrice X Liza Del Sierra et le prêtre Paul-Adrien sont des bons exemples de cette vision.

 

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Le Crayon est actuellement composé de 3 structures : Le Crayon Média, Le Surligneur et Le Pinceau, peux-tu nous éclairer sur la segmentation de ces activités ? 

Le Crayon est le nom du groupe et du média. Le groupe se repose pour l’instant sur 3 verticales : 

  • Le Crayon Média, 1er média de débat des jeunes avec plus d’1 million d’abonnés sur les réseaux sociaux
  • Le Surligneur, une agence de relation presse et de personal branding pour les entrepreneurs
  • Le Pinceau, une agence d’influence et d’intelligence économique pour les entreprises

Nous travaillons avec des entrepreneurs comme Major AGV, Alexandre Bellity, Charlotte Alaux ou Harold Parisot, et avec des organisations comme MakeSense, MeilleurTaux, BNP Paribas ou Google. 


Qu’est-ce qui vous distingue des autres médias dits « disrupteurs » à l’instar de Brut, Konbini ou encore HugoDecrypte  ? 

Déjà Brut., Konbini ou Loopsider sont différents d’Hugo Décrypte ou Micode (et Underscore).

La première catégorie à laquelle nous ressemblons le plus, est celle des médias digitaux, appelée également “pure player” dans le jargon barbare de notre industrie.

La deuxième est celle du solomédia, en d’autres termes, les médias reposant sur une personnalité forte. 

On se différencie sur 3 points fondamentaux

  • Nous n’avons pas de préférences idéologiques, ce qui n’est pas le cas des médias digitaux pureplayer cités plus haut, tout comme les fondateurs du Crayon incarnent de moins en moins pour s’éloigner du modèle des solomédias.
  • Nous voyons notre bébé groupe comme un écosystème dont le média est certes notre priorité mais loin d’être notre unique activité.
  • Nous avons développé fortement la notoriété des fondateurs sous forme de solomédias : Jules sur la lecture et l’écologie (150k abonnés), Sixtine sur l’intelligence sociale et la santé mentale (145k abonnés), Antonin sur la PopCulture (100k abonnés) et moi-même sur l’entrepreneuriat et l’innovation (80k abonnés)

Depuis la création du Crayon, quel a été le moment le plus marquant ? 

Je pense que le moment le plus marquant a été celui où nous avons bougé de nos tout petits locaux pour s’installer dans un superbe bureau dans le 8e il y a 1 an. À l’époque c’était un pari, nous ne savions pas si nous arriverions à se le payer mais on était tellement excités de cette étape. C’était l’accomplissement de 2 ans de travail pour se retrouver dans un QG dans lequel on se sent bien pour attaquer la suite.

Et aujourd’hui ça commence à être trop petit et on va sûrement prendre un 2e bureau exclusivement pour le studio et la rédaction. Ce qui nous confirme dans notre philosophie de preneurs de risques.

 

Combien êtes-vous actuellement au sein du Crayon ? Comment s’effectue la répartition des missions ? 

Nous sommes aujourd’hui 16 dans l’équipe pour continuer de nous développer dans les médias et les communautés. 

La répartition est simple en 3 pôles : 

  • 6 personnes sur le média
  • 4 sur le Surligneur
  • 4 sur Le Pinceau
  • 2 à la direction générale de toutes les activités 

 

Une stratégie de Personal Branding très forte a été menée entre les 4 co-fondateurs, pourquoi ce choix ? 

Comme je l’expliquais plus tôt, ça a été un élément fort de différenciation dans notre industrie. Et pourtant c’est venu très naturellement. 

En travaillant avec le YouTubeur Gaspard G, mon associé sur l’application Elyze (qui est un brillant entrepreneur), il m’a expliqué la puissance que c’était d’incarner seul sa chaîne. Mais nous n’étions pas d’avis de changer Le Crayon en Jules-Sixtine-Antonin-Wallerand. Le Crayon est une marque qui nous dépasse et qui ne dépend pas de nous 4. C’est un porte drapeau du débat et des idées, pas notre tribune personnelle.

Alors nous avons décidé de nous centrer sur nos passions et nos domaines de prédilection pour créer nos propres communautés et diversifier les sujets que notre petit groupe média traite. 

Cela a été un choix payant à 3 niveaux :

  • Une plus grande confiance dans Le Crayon, sa neutralité et son authenticité par la construction en public de notre aventure
  • Une plus grande notoriété de notre entreprise dans des domaines aussi variés que la lecture, l’écologie, les relations humaines, la popculture ou l’innovation
  • Une stratégie commerciale dont une bonne partie des contrats sont aimantées par la preuve sociale de notre compétence en média, influence et personal branding

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Vous avez une croissance impressionnante sur les différents réseaux sociaux, quelles stratégies mettez-vous en place ? 

Merci, on fait de notre mieux, on vient de terminer notre 16e mois de croissance d’abonnés à +10% donc on est vraiment fier de nous ! 

Nous avons la conviction que Le Crayon tient sa croissance par une stratégie simple : rendre le contenu intelligent et complexe grand public.

Parce qu’au fond, on a tous envie de comprendre les mouvements sociaux, les religions, le système politique, les médias et tous ces sujets qui façonnent notre société. Les principales raisons du désintérêt de notre génération à ces sujets sont le format et le ton. 

C’est d’ailleurs sur ces deux aspects que Le Crayon a conquis une très large communauté en ligne. 

En plus nous avons pu réaliser des rêves de gosse qui ont été des gros cartons d’audience : réunir des leaders des 3 grandes religions monothéistes, mettre des ministres face à des Youtubeurs, challenger un ancien Président de la République ou encore faire parler un humoriste comme Gad Elmaleh de son rapport à la religion. 

Je pense qu’on produit ce qu’on a envie de voir, même de manière jusqu’au boutiste et que cette sincérité plait à beaucoup de personnes de notre génération.

 

Wallerand, tu as reçu une distinction « suprême » pour un jeune entrepreneur, en étant classé « Forbes 30 under 30 »… 

Ahah c’était un honneur d’être dans cette sélection mais cette récompense n’est pas la mienne c’est celle de nous 4 et même de toute l’équipe. 

Ce qui me ravit particulièrement avec cette récompense c’est le pari gagné du Crayon de réussir à être crédible en tant qu’entrepreneur dans une industrie souvent relégué au second plan des startups et des grandes entreprises. 

On est un peu hybride à ce niveau là et c’est ce côté “anomalie” du paysage (qu’on revendique) dont on a eu peur qu’elle nous coûte cher dans une société qui aime bien mettre les gens et les projets dans des cases. On fait ce qui nous paraît être juste mais on fait encore des erreurs tous les jours, c’est comme ça qu’on apprend. 

 

Quel est ton quotidien en tant qu’entrepreneur ? 

À 6h je me lève, après je médite, puis je fais du sport, après je lis quelques pages de… Je plaisante ahah. 

Aujourd’hui 50% de mon temps est consacré au demain de l’entreprise : partenariats stratégiques, vision, investissements, montée en compétences de l’équipe, recrutement, et 50% de mon temps à peaufiner ce qu’il se fait sur chaque branches de la boîte : idéation, interview, validation des process, organisation des pôles.

Globalement j’ai réussi ma mission si on est 10% meilleur à la fin d’un mois qu’à son début (abonnés, chiffre d’affaires, rentabilité, compétences, ambiance, rigueur…). 

 

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Les projets à venir pour Le Crayon ? 

Quelques gros projets sont dans les tuyaux mais que je ne peux pas encore vous dévoiler, même si je vous adore PGE. Les deux seuls que je peux évoquer c’est la construction d’un nouveau studio de haut-niveau pour nos contenus et pour nos clients (qui louent notre studio). Le 2e c’est le recrutement puisqu’on va recruter entre 4 et 10 personnes d’ici 6-12 mois dans le média, l’influence et la relation presse. D’ailleurs si des jeunes ambitieux et débrouillards nous lisent, qu’ils nous fassent signe !

 

Un conseil à donner à des étudiants / jeunes diplômés qui souhaiteraient lancer un projet, quel qu’il soit ? 

J’ai 2 conseils qui sont liés.

  • Le 1er, c’est : le marché est le facteur de succès le plus puissant. Donc si votre but est d’abord et avant tout de vivre de votre projet, il faut comprendre, connaître et opérer un marché qui est en forte croissance. Un entrepreneur moyen dans un marché qui explose réussit mieux qu’un excellent entrepreneur dans un marché déclinant. Aujourd’hui je vois plusieurs marchés en explosion : l’IA, l’éducation, les outils B2B, le médical, la cybersécurité et le recrutement.
  • Le 2e qui est lié c’est d’accepter de reculer pour mieux sauter, en d’autres termes : il faut raisonner long terme. Si vous croyez en votre marché et en votre capacité à résoudre le problème que vous adressez, c’est au bout de 18-24 mois que vous aurez d’énormes résultats. C’est très rare de tout casser en 6 mois. Comme dit Gad Elmaleh dans son interview chez nous : “Dans notre industrie, les gens mettent 10 ans à percer du jour au lendemain.” Si vous mettez “que” 2 ans, vous aurez été précoces !
Co-fondateur d'elevenact (Mister Prépa, Planète Grandes Ecoles...), j'ai à coeur d'accompagner un maximum d'étudiants vers la réussite !