- ACTU BUSINESS DÉCALÉ INTERVIEWS SKEMA BS
- Maxime Diguet
- 18 janvier 2024
Interview de Margo Millet, championne du monde de confiture !
Rencontre avec Margo Millet, co-fondatrice de poline.co et championne du monde de confiture.
Bonjour Margo, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Bonjour, j’ai commencé mes études post-bac à l’Ecole de Management de Strasbourg au sein du “Bachelor Affaires Internationales”. J’y ai d’ailleurs rencontré Marion, mon amie et future associée. Pour mon master, j’ai choisi SKEMA avec un double diplôme Programme Grande Ecole et un master of Science “International Marketing and Business Development”.
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Vous avez un parcours résolument international avec plusieurs expatriations académiques à l’étranger au cours de votre bachelor. Qu’en avez-vous retenu ? Avez-vous une anecdote ou un moment fort à nous raconter ?
Effectivement, j’ai eu l’opportunité d’étudier à trois reprises à l’étranger. D’abord à New York pendant 3 mois en 2017, puis 6 mois à Monterrey (Mexique) en 2018 et enfin Stockholm pendant 6 mois en 2021.
Je ne peux que recommander de partir en échange international pour améliorer son aisance linguistique, sa culture, son ouverture d’esprit et sa maturité. Quand on est loin de sa famille et de ses amis, on n’a pas le choix d’à la fois se débrouiller seule et d’aller rencontrer d’autres personnes.
Le séjour qui m’a le plus marqué est sans aucun doute la Suède. Je me suis retrouvée dans un pays en avance sur la France en tout point et je suis repartie de là-bas avec une version de moi-même beaucoup plus évoluée et épanouie. Je ne sais l’expliquer davantage mais j’ai été marqué par mes rencontres et par ce que j’ai vu.
Durant votre bachelor, vous avez eu une vie associative riche, que vous a apporté votre vie associative dans votre vie professionnelle ?
J’ai été présidente d’une association humanitaire visant à aider les populations défavorisées dans un bidonville en périphérie de Lima (Pérou). J’ai pris une grande claque dans la figure. Après un séjour comme ça, on relativise beaucoup et on se plaint beaucoup moins. Cette expérience m’a également appris à gérer une équipe, un budget et à trouver des fonds.
J’ai pris confiance en moi et j’ai compris la différence entre un dirigeant et un leader. J’espère avoir été un bon leader. Après avoir préparé le voyage pendant plusieurs mois, nous nous sommes rendus sur place. Nous avons participé au bon fonctionnement d’un restaurant solidaire et à la construction d’un mur pour aménager les espaces communs du bidonville.
Après votre bachelor, votre choix s’est porté sur un PGE à SKEMA BS. Pourquoi ce choix ?
J’ai choisi de me rendre à SKEMA car c’est une école tournée sur l’international avec 7 campus et une centaine d’universités partenaires. C’est aussi une école qui met en avant l’entrepreneuriat et propose un encadrement et environnement favorables pour développer son entreprise. Pour ma part, je ne pensais pas du tout entreprendre pendant mes études mais je voulais me former à ce sujet.
Qui dit école de commerce, dit souvent stage. Comment avez-vous trouvé vos stages et qu’en avez-vous retenu ? Comment s’est passé votre recrutement ? Comment se préparer ?
Je pense que j’ai toujours trouvé mes stages d’une manière différente : en candidature spontanée, en répondant à une offre, en étant pistonnée ou en étant repérée par les RH. J’ai fait des stages que j’ai beaucoup apprécié et d’autres où je ne peux pas en dire autant. Quoi qu’il en soit, ils m’ont tous permis de mieux définir ce que je voulais et ne pas faire plus tard. De base, je me destinais à travailler en marketing produit pour une grande marque de l’agro-alimentaire français.
Quel fut le stage le plus marquant que vous avez fait ? Pour quelles raisons ?
Le stage qui m’a le plus marqué est celui effectué début 2019 pendant 6 mois au sein de La Box des Petites Cocottes (fermée depuis). Dans ma famille, personne n’a entrepris, je n’avais donc jamais pensé à être moi-même entrepreneure, non pas parce que je ne m’en sentais pas capable mais juste parce que ça ne m’avait jamais effleuré l’esprit.
Durant ce stage, j’étais le bras droit de la CEO. Je gérais tous les aspects de l’entreprise : de la communication, à la logistique en passant par le service client. J’ai pris goût à ce défi, cette liberté et aux missions variées qui rythmaient mon quotidien. À partir de ce stage, je me suis dit que j’entreprendrai “un jour” sans savoir quand, ni dans quel domaine.
Depuis 2021, vous vous êtes lancé dans une aventure entrepreneuriale : Poline.co, pouvez-vous nous en dire plus ?
J’ai rencontré Marion en 2016. Malgré nos différents parcours, nous ne nous sommes jamais perdues de vue. Ensemble, on évoquait souvent le désir d’entreprendre. En août 2021, on se promène dans Paris à la recherche d’une confiture de poivrons. Nos grands-mères en faisaient et il était donc normal pour nous d’en trouver dans les grandes épiceries de la capitale. C’est donc au cours de cette journée, ne l’ayant pas trouvé qu’on se dit “elle est là notre idée entrepreneuriale. Si on ne la trouve pas, on va la faire nous-même”.
C’est ainsi que débute notre aventure il y a plus de 2 ans. On a décidé de nommer notre entreprise “Poline” en référence aux prénoms de nos grands-mères Paulette et Jacqueline. Je me suis formée et je suis devenue maître confiturière. Aujourd’hui, Poline est leader sur les confitures de légumes en France et se veut être le confiturier de demain avec des recettes originales, saines et savoureuses.
Quelles sont les principales étapes et difficultés dans le lancement d’un projet entrepreneurial comme le vôtre ?
Le plus compliqué dans notre projet a été de trouver un lieu de production adapté à notre produit et volontaire de nous accompagner. Il faut savoir que tous les confituriers ne peuvent pas transformer le légume et toutes les conserveries n’ont pas des machines adaptées à la viscosité du sucre.
Lorsque cela est le cas, encore faut-il vouloir accueillir et fournir des efforts pour une entreprise demandant de tout petits volumes… C’est finalement une conserverie en Lorraine, où sont produites nos confitures.
Vous êtes championne du monde de confiture. Que représente ce prix pour vous ? Qu’est-ce qui vous plaît dans ce produit ?
Comme pour beaucoup de personnes, les seules confitures maisons que je consommais, c’est chez ma grand-mère. Pour moi, retrouver les saveurs qu’elle faisait m’évoque plein de souvenirs. Je me replonge dans mon enfance. C’est vraiment un sentiment que nos clients nous partagent souvent.
Je n’avais jamais fait de confitures sans ma grand-mère et j’ai donc dû apprendre. J’ai à la fois suivi une formation et j’ai été autodidacte en lisant beaucoup et en faisant des tests dans ma cuisine. Aujourd’hui, je ne suis pas timide de dire que je suis experte dans mon domaine. Mais je n’ai pas non plus la prétention de dire que je suis la meilleure …
Sans trop y croire, j’ai participé au championnat du monde de confitures en été 2023. Je me suis mesurée aux plus grands confituriers du monde. Il y avait plus de 70 candidats et 2 confitures à réaliser par personne. Pour ma part, j’ai choisi de faire Framboise Cassis (catégorie traditionnelle) et Fraise Poivron Abricot (catégorie insolite).
J’ai ressenti énormément de joie et de fierté à l’annonce des résultats ! Je pense que je ne m’en rends toujours pas compte. Ça a été un réel booster. Nous avons multiplié notre chiffre d’affaires par 4 et nous avons eu la chance d’être beaucoup médiatisées (TF1, M6, France 3, BFM, Europe 1, France inter par exemple).
A quoi ressemble le quotidien de votre poste ?
Il n’y a pas de journée type. Au sein de Poline, je gère la production, la logistique, le marketing et le service client. Marion, de son côté, s’occupe de la partie communication sur tous nos réseaux (Instagram, Facebook, LinkedIn et Tiktok), du commercial, de l’événementiel et de la presse. Je traite les priorités au jour le jour et je prends le soin de répondre à tout le monde.
En plus de ne pas avoir de planning défini, nos horaires ne le sont pas non plus. Même si nous essayons de travailler aux horaires conventionnels, il n’est pas rare que nous soyons connectées tard le soir, les week-ends et les jours fériés…
Le mot de la fin
Si vous voulez redécouvrir les saveurs de nos enfances et déguster des confitures originales avec plus de légumes et moins de sucre, vous savez où les trouver 🙂
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