Héraldiqua : fonder son entreprise en prépa !

Rencontre avec Louis, étudiant-entrepreneur, qui fabrique de manière artisanale des blasons régionaux et les commercialise !

Bonjour Louis, peux-tu te présenter (parcours, études) ?

Bonjour Nathan, je suis originaire de Bourgogne et j’étudie à l’école de commerce Audencia à Nantes. Auparavant, j’ai réalisé une Classe Préparatoire (CPGE) ECS au lycée Carnot à Dijon. En parallèle de mes études, je suis auto-entrepreneur depuis 2 ans et je développe une activité de vente de blasons.

Quand as-tu créé Heraldiqua ? Comment fonctionne ton entreprise ?

J’ai créé Heraldiqua pendant ma Classe Préparatoire en 2020. Je travaille actuellement seul en réalisant la production, la fabrication, la commercialisation, la gestion de mon site internet et la communication. Pour ce qui est du produit, je fabrique des blasons régionaux en bois, découpés au laser à Dijon, puis assemblés et peints à la main par mes soins. Mon canal de distribution principal est ma boutique en ligne. 

Quel est ton quotidien en tant que étudiant /entrepreneur ? Combien de temps consacres tu à ton entreprise ?

Comme on peut s’y attendre, mes journées sont assez chargées. Il faut gérer en même temps les cours, la vie associative et bien sûr mes projets personnels pour faire évoluer mon entreprise. J’y consacre du temps essentiellement le soir, ce qui représente entre 5 et 20 heures par semaine. Toutefois, les horaires fluctuent … en période de Noël, par exemple, c’est très prenant au niveau communication et préparation des commandes.

Lire plus : 5 conseils pour entreprendre lorsqu’on est étudiant

Quelles ont été les difficultés auxquelles tu as dû faire face ? En particulier en tant que préparationnaire / étudiant ?

La première difficulté fut de jongler entre l’emploi du temps de classe préparatoire, où l’on a peu de temps, et mon entreprise. Je n’ouvrais mon site internet qu’en décembre pour les fêtes, et là je m’y mettais à fond. Le reste de l’année, en revanche, je me préservais pour les concours.

Les autres difficultés ont été la motivation et la crédibilité, surtout en CPGE où le moral n’est pas toujours au maximum. Pour certaines boutiques, la jeunesse est un frein. D’autres craignaient que je ne consacre pas assez de temps à ce projet.

Que t’a apporté cette expérience pour le moment ?

Cette expérience a été un atout pour les oraux. En effet, en CPGE, on nous apprend beaucoup à travailler les écrits de manière théorique alors que pour les oraux, on a peu d’expériences pertinentes à soumettre aux jurys. Et là, c’est grâce à Heraldiqua que j’ai réellement fait la différence ! J’ai eu de très bonnes notes aux oraux, les jurys ont beaucoup apprécié mon projet !

Lire plus : Quel impact a eu la crise sanitaire sur l’activité entrepreneuriale en France ?

De ton point de vue, quelles sont les qualités essentielles d’un bon entrepreneur ?

Selon moi, les principales qualités sont :

• La créativité: il faut avoir l’idée de base, puis il faut être capable d’étayer cette idée en apportant sans cesse des nouveautés.
• La motivation: être auto-entrepreneur est un très bon statut, mais c’est un statut qui isole énormément car on est seul à bord du navire… que cela fonctionne ou non. Il faut donc croire en ses idées et aller jusqu’au bout !
• Prendre du recul : j’ai fait beaucoup d’erreurs et il faut être capable de se dire que ce n’est pas une fin en soi. Il faut pouvoir se remettre en question pour ne pas aller trop loin en pensant avoir l’idée parfaite…
• L’écoute: c’est essentiel d’écouter sa clientèle ainsi que ses proches pour avoir un point de vue externe et pouvoir répondre au mieux aux attentes des clients.

Lire plus : HugoDécrypte : de Youtube à entrepreneur à succès

Aujourd’hui, ton compte Instagram et ton site semblent bien marcher ? Quelles sont tes prochains objectifs / perspectives pour ton auto-entreprise ?

Mon objectif premier est clair : je veux quitter le statut d’auto-entreprise pour en faire une « vraie entreprise ».

A côté de cela, je veux aussi me développer sur différents marchés. Je ne souhaite pas vendre qu’en ligne, j’ai à cœur de vendre sur le terrain, dans des boutiques physiques. J’aimerais notamment viser des lieux de ventes prestigieux à l’instar des boutiques de châteaux, de musées… avec ici, des produits plus travaillés. Je pense par exemple à Chambord, au Louvre et à des musées régionaux.

Pour ce faire, je travaille actuellement pour que mes blasons soient dans un packaging particulier, qu’ils aient une identité plus forte qu’à l’heure actuelle.

Enfin, je souhaite lancer d’autres lignes de produits comme des blasons plus petits au format magnet.

Enfin, que dirais tu à un jeune qu’il soit au lycée, en CPGE ou même en école qui hésite à se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Je dirais qu’il ne faut surtout pas hésiter à se lancer. C’est une réelle expérience à vivre. Si je m’adresse tout particulièrement à une personne en CPGE ou au lycée : l’entrepreneuriat ne pénalise pas les études. Au contraire, il faut simplement se fixer des objectifs raisonnés. Le but n’est pas d’y consacrer, quand on est étudiant, tout son temps. Mais c’est toujours intéressant d’avoir un parcours atypique ! C’est comme ça qu’on se distingue et qu’on peut rejoindre les meilleures écoles.