Rencontre avec Guillaume Garnotel, Directeur Général de l’INSEEC GE

Rencontre avec Guillaume Garnotel, Directeur Général de l’INSEEC GE

Rencontre avec Guillaume Garnotel, Directeur du PGE de l’INSEEC GE pour faire le point sur la stratégie et toutes les actualités de l’INSEEC GE.

 

Bonjour Guillaume, pouvez-vous vous présenter rapidement et nous parler de votre parcours ?

Je suis Guillaume Garnotel, le nouveau DG du PGE de l’INSEEC GE, une école post-prépa, membre de la CGE et présente sur trois campus à Paris, Bordeaux et Lyon.

Après avoir finalisé un master en philosophie économique, j’ai réalisé une thèse en gouvernance d’entreprise à l’IAE d’Aix-en-Provence puis j’ai démarré avec un poste d’enseignant-chercheur en finance d’entreprise à Lyon.

En tant que professeur, j’ai enseigné plusieurs matières classiques, de la finance d’entreprise, en passant par les mathématiques financières et le diagnostic financier. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de devenir Directeur de programme au sein de ce qui était autrefois le groupe Inseec U., désormais groupe Omnes Education. J’ai été directeur des MSc à Lyon et aussi directeur du PGE INSEEC sur le campus lyonnais de 2016 à 2018, lors de l’ouverture du campus à Lyon.

En 2021, j’ai pris la direction du BBA INSEEC (que j’ai toujours !), qui est un programme post-bac en 4 ans visé par le MESRI. Depuis le 1er septembre 2023, je suis le nouveau DG du Programme Grande Ecole de l’INSEEC.

Ma prise de fonction, qui s’est très bien déroulée, a été facilitée par trois choses :

  • Je connais le groupe dans lequel se situe l’école, donc l’environnement interne est connu
  • L’environnement hors Omnes Education est aussi connu, car c’est le secteur d’activité dans lequel je travaille depuis 12 ans
  • La passation avec Thomas Allanic, le précédent DG du PGE s’est extrêmement bien déroulée, il n’y a pas eu de déperdition d’informations

 

En tant que nouveau DG, du 1er septembre à fin décembre, je me suis autorisé en plus du pilotage opérationnel standard de l’école, à observer les pratiques au sein de l’école, de me questionner sur son identité et d’écouter le discours des autres directeurs généraux des autres écoles. A ce titre, j’ai pu observer une certaine standardisation des discours. Tout le monde semblait évoquer les mêmes grandes thématiques (ce qui est en un sens rassurant !) mais je n’ai pas aperçu clairement les éléments différenciants dans la façon de traiter ces thématiques.

Donc, j’avais une seule préoccupation majeure : comment faire en sorte que l’INSEEC GE se distingue dans l’écosystème des Grandes Ecoles ? L’objectif est d’avoir de façon consécutive à ces réflexions une réelle stratégie pédagogique différenciante, ce qui va amener à un plan stratégique à la suite de cette observation et ces questionnements.

 

Lire plus : L’INSEEC GE annonce l’ouverture de la L3 du PGE en alternance !

 

L’INSEEC GE est à la première place du classement Challenges 2024 sur la dimension RSE. Quels sont les dispositifs / actions RSE mis en œuvre par l’école ?

L’école a été pionnière sur cette problématique. Nous l’avions incarné par l’obtention du label DDRS (Développement Durable et Responsabilité Sociétale des Entreprises). L’idée est de prouver que les étudiants, mais aussi l’équipe pédagogique et administrative sont sensibilisées à ces problématiques sociales, sociétales et environnementales et que ces éléments sont intégrés dans toutes les matières : la RSE est et doit être une préoccupation fondamentale dans les écoles de management, cela doit infuser dans toutes les réflexions du manager d’aujourd’hui et de demain. Selon moi, nous devrions plus entendre parler du « manager responsable », car cela fait partie du management d’aujourd’hui. La RSE n’est pas une option. Nous ne devons plus nous poser la question de la faire ou pas (pour la RSE), mais de comment la faire.

Ensuite, nous avons été pionnier sur l’alternance, car l’INSEEC GE est parmi les deux écoles avec l’ESSEC BS à s’être lancée dès 1996. En faisant cela, nous avons eu un effet très positif en matière de RSE sur le volet social, car nous avons favorisé la politique sociale, l’INSEEC GE a permis à des jeunes motivés et talentueux, quelle que soit leur origine, de rejoindre une école post-prépa et donc de faire vivre le principe d’égalité des chances dans notre institution.

Enfin, nous avons revu le contenu de certaines majeures pour inclure plus explicitement la partie RSE dans nos programmes. Par exemple, la fonction RH doit inclure les dimensions d’engagement sociétal et d’égalité/équité, d’où le fait que la majeure RH s’intitulera « RH et développement durable »

A savoir : nous avons mis en place un comité d’innovation, avec des chefs de département pour que, notamment, la dimension RSE puisse infuser dans toutes les matières. De plus, les étudiants de l’INSEEC GE participent au projet PACT (projet d’actions citoyennes et de terrain) mis en place par le groupe.

 

Au niveau de l’employabilité, comment l’INSEEC GE arrive à insérer professionnellement ses étudiants ?

C’est le modèle vertueux de l’alternance, car les entreprises ne misent pas sur les étudiants au moment où ils obtiennent leur diplôme, mais dès le moment où elles les recrutent en apprentissage. Les très bons résultats de l’INSEEC GE sur l’employabilité (taux d’insertion professionnelle à six mois et niveau de salaire à l’embauche) datent et perdurent. Cela est dû aux nombreuses belles relations entreprises crées par l’école depuis sa création en 1975.

De manière générale, l’ADN de l’INSEEC GE est celle du business developer, de l’entrepreneur et de la proximité avec les entreprises. En effet, nous jouissons d’une réputation de bien former les étudiants, de développer chez eux des compétences comportementales très fortes et de très bien se positionner dans l’entreprise. Cela leur permet d’échanger et de traiter avec n’importe quel collaborateur dans une entreprise et d’évoluer dans n’importe quel contexte, ce qui est une vraie valeur ajoutée pour leur employabilité.

 

L’alternance est une force de l’INSEEC GE, qu’est-ce qui explique cela ?

C’est un échange Win Win. En effet l’étudiant a tout intérêt à s’investir pour obtenir son diplôme et être le plus employable possible, tandis que l’entreprise a intérêt à former l’étudiant sur 1,2 ou 3ans, avec une acculturation de l’étudiant aux problématiques de l’entreprise. La plupart du temps, il y a en moyenne et toutes choses égales par ailleurs, plus de propositions d’offres en CDI dans l’entreprise où l’étudiant fait son alternance, que s’il candidatait en venant de l’extérieur.

Par ailleurs, nous avons un savoir-faire acquis en matière d’apprentissage de près de 30 ans. Nous avons une culture de la relation-entreprise extrêmement forte, car le projet initial du fondateur de l’INSEEC GE, José Soubiran, était le suivant : faire entrer l’entreprise dans l’école. Cette rencontre entre les entreprises et l’école se fait d’autant plus facilement car l’INSEEC GE est porté par le groupe Omnes Education.

En effet, nous avons développé dans chaque grand bassin d’emploi (Bordeaux, Paris et Lyon et à présent Rennes et Marseille) des services dédiés de relation-entreprise et d’employabilité, afin d’avoir un maillage territorial précis et une connaissance du marché de l’emploi dans chaque région. Nous faisons en sorte d’avoir un pôle de relation école/entreprise qui va structurer la relation avec les entreprises par grands secteurs d’activité (finance, agroalimentaire, pharmaceutique, services, industrie), grâce à une relation stable et pérenne.

Aussi, nous avons cette capacité à solliciter de vrais événements pour répondre aux besoins des entreprises, comme l’accompagnement personnalisé, les job-datings ou les forums entreprises au sein de l’école.

 

INSEEC GE fait partie du groupe OMNES Education, quelles sont les synergies avec les autres écoles du groupe ? La puissance du réseau ?

Rappelons que dans le groupe Omnes Education, il y a 15 écoles réparties dans différents campus, dont l’INSEEC GE. Cela fait 40 000 étudiants au total. Le groupe Omnes Education n’est pas seulement spécialisé en management, mais il est multidisciplinaire, avec HEIP en Sciences Politiques, l’ECE pour les ingénieurs, Sup de Pub pour la communication et DataScientest pour le big data et l’IA.

Mon objectif est de tisser des liens étroits entre toutes ces écoles et que l’INSEEC GE devienne l’école de la multidisciplinarité pour tous les étudiants, afin que chaque étudiant ait une compétence distinctive en plus de celle issue des enseignements plus traditionnels dispensés dans les écoles de management (finance, marketing, logistique, achat, etc…). En effet, le manager de demain sera nécessaire poly compétent, et cette caractéristique lui permettra de travailler avec n’importe quel collaborateur dans l’entreprise.

Pour cela, l’idée est d’abord de faire des partenariats privilégiés avec des écoles du groupe Omnes Education, pour proposer un certificat d’école supplémentaire ou des modules complémentaires en plus des majeures traditionnelles dispensées à l’INSEEC GE.

L’information en plus : tous les modules en ligne de toutes les écoles du groupe sont accessibles librement et gratuitement pour tous les étudiants. Ils ont également la possibilité de rejoindre un incubateur multidisciplinaire sur chacune des villes (La Fabrik) où le groupe est implanté dès lors que les projets portés ont un impact social ou sociétal ciblé.

 

L’INSEEC GE possède 3 campus en France et 3 à l’international. Quelles sont les particularités de chaque campus et les spécialités proposées (au niveau du PGE) ?

L’idée d’avoir une école de management spécialisée dans un secteur d’activité ne me semble pas pleinement pertinente. Je crois fortement aux fondamentaux apportés par une formation académique et plus généraliste comme l’INSEEC GE dès lors que cette dernière cultive un esprit critique et ouvert permettant de s’adapter à n’importe quel contexte. Le positionnement de l’école en faveur de la multidisciplinarité permettra aux étudiants de renforcer cette faculté d’adaptation et donc leur employabilité de façon durable.

En conséquence, nous n’avons pas réellement de spécialités par campus. Toutes les majeures sont accessibles quel que soit le campus (Bordeaux, Paris et Lyon), à de rares exceptions près, comme le luxe à Paris (une des grandes sinon la capitale mondiale du luxe).

A noter toutefois que sur le plan de la recherche, nous avons une chaire les vins et spiritueux à Bordeaux et une chaire de recherche en IA à Lyon.

 

Quels sont les dispositifs (Bourses, Aides…) que l’INSEEC GE a mis en place et souhaiterait mettre en place pour venir en aide aux étudiants ?

À l’INSEEC Grande Ecole, nous sommes profondément engagés à soutenir nos étudiants dans leur parcours académique en offrant divers dispositifs d’aide financière. Pour la rentrée 2024, nous offrirons la gratuité de l’année pré-Master (L3) à nos 10 premiers boursiers CROUS au concours (échelons 5 à 7). Cette initiative vise à alléger le fardeau financier des étudiants méritants et à leur offrir une voie plus fluide vers leur réussite académique. En plus de cette opportunité exceptionnelle, nos étudiants ont accès à plusieurs autres formes de soutien financier. Parmi celles-ci, la bourse de la Fondation Jacques Lambert, les Fonds de solidarité INSEEC, la bourse mobilité ainsi que les bourses proposées par l’État français. Pour ceux qui souhaitent combiner études et expérience professionnelle, notre parcours en alternance offre une voie unique. Les étudiants peuvent ainsi, dès la Licence 3, financer une partie, voire la totalité, de leurs études grâce à leur entreprise d’accueil. Chez l’INSEEC Grande Ecole, nous croyons fermement en l’importance de soutenir nos étudiants à chaque étape de leur parcours.

 

Quelles stratégies INSEEC GE compte mettre en place pour se développer davantage à l’international ?

Nous avons déjà un réseau de partenaires assez important, avec 160 partenariats sur tous les continents, dont certains accords en double ou triple diplôme. Dès cette année, nous envoyons nos étudiants sur les campus d’EUBS (une école du groupe Omnes Education) à Barcelone, Genève ou Munich, car nous sommes dans une logique de proximité des échanges internationaux, en lien avec notre politique RSE.

En effet, étant un acteur de la transition écologique, nous avons la volonté d’avoir des partenariats académiques plus responsables, en envoyant nos étudiants dans des grandes capitales européennes accessibles en train (Barcelone, Londres, Munich, Genève). Les modalités de communication d’aujourd’hui font que l’on peut avoir une expérience internationale sans aller à l’autre bout du monde.

J’ai également le projet d’emmener l’INSEEC GE vers une deuxième accréditation internationale, qu’est l’EFMD, pour encore plus valoriser l’école.

A savoir : l’INSEEC GE détient l’accréditation AMBA.

 

Dans 5 ans, à quoi ressemblera l’INSEEC GE ?

D’ici à 2030, je souhaite que l’école reste fidèle à son ADN, celle des business developers, agiles, responsables mais encore plus ouverte aux autres disciplines et sur le monde. Je veux tout faire pour que la stratégie pédagogique de la multidisciplinarité soit alignée avec cette vision.

De manière plus concrète, j’imagine l’INSEEC GE encore plus haut dans les classements, avec une autre accréditation internationale supplémentaire et probablement deux autres campus en France dans des grandes villes (Marseille ou Rennes).

 

Lire plus : INSEEC GE : gratuité de la scolarité pour les étudiants boursiers

Je suis Maxime DIGUET, rédacteur en chef adjoint de PGE et je souhaite au travers de mes articles vous partager plein de conseils et astuces.