- ACTU BUSINESS
- Imad Megherbi
- 9 octobre 2021
BOOM en Premier League : Newcastle, club le plus riche au monde
Coup de tonnerre sur la Premier League ! Le Fond public d’investissement d’Arabie saoudite (PIF) présidé par Mohammed Ben Salmane (MBS) prend contrôle de Newcastle United FC, actuel 19ème du championnat, à hauteur de 80%, soit pour un montant de 352 millions d’euros. Retour sur une opération sous fond de crises diplomatiques.
Des négociations houleuses sous fond de crises diplomatiques
Le projet de rachat par le consortium saoudien a été initié dès 2020, à l’époque où de fortes tensions régnaient encore entre le Qatar et l’Arabie saoudite, ce qui avait été un premier obstacle au rachat des Magpies par le PIF. En effet, le Qatar a été accusé par l’Egypte, les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn et l’Arabie saoudite de rapprochement avec l’Iran chiite. Un blocus diplomatique saoudien s’en suivit et déboucha sur l’interdiction de la diffusion de la chaîne Bein Sport en Arabie saoudite et la création de la chaîne BeoutQ (« Be out Qatar ») diffusant illégalement la Premier League en Arabie saoudite.
En plus de l’imbroglio avec le Qatar, le rachat des Magpies a été mis à mal du fait des nombreuses accusations dont fait l’objet l’Arabie saoudite en matière de droits de l’Homme. Amnesty International souligne qu’en Arabie saoudite, la « répression des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion s’est intensifiée » et a par conséquent exhorté la Premier League à bloquer l’opération. Des accusations qui ne sont pas sans rappeler l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en octobre 2018 …
C’est ainsi dans ce contexte qu’ont évolué les négociations entre la Premier League, Newcastle United et le consortium saoudien.
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La solution saoudienne : revenir sur ses pas
Pour débloquer la situation et conclure l’opération, Riyad a dû faire quelques concessions. En effet, le pays a annoncé mercredi dernier qu’il allait mettre fin au boycott de Bein Sport au sein de son territoire, soit une première marche vers l’accomplissement de l’opération. Mais un obstacle de taille se dressait encore : en Angleterre, il est interdit qu’un État détienne un club. Or le prince héritier MBS est aussi le président du fond souverain. Pour conclure le deal, il a ainsi été convenu que ce dernier ne figurerait pas sur l’organigramme du club, et que la place de directeur non-exécutif reviendrait au directeur général du consortium saoudien Yasir Al-Rumayan. De la sorte, plus rien ne pouvait empêcher les saoudiens de prendre part aux jeux.
Ce rachat fait aussi suite au désir d’internationalisation du fond souverain qui souhaite diversifier son portefeuille. En effet, jusqu’à 2014, le fond souverain ne pouvait investir qu’au niveau national. C’est avec l’accord du Conseil des ministres en juillet 2014 que celui-ci a pu s’ouvrir au monde, et ainsi prendre part à 80% du capital des Magpies le 7 octobre 2021.
L’affaire a ainsi pu se conclure grâce à ce désir d’ouverture sur le monde par le fond souverain saoudien, mais que présage l’avenir pour Newcastle United ?
Quel avenir pour les Magpies ?
L’avenir de Newcastle, actuel 19ème du championnat, paraît plus rose. En effet, avec une fortune estimée à 400 milliards d’euros, le FIP semble promettre de beaux jours aux Magpies en leur permettant de s’établir au sommet des clubs les plus riches du monde, devant le PSG (260 milliards d’euros) et Manchester City (25 milliards d’euros). Les fantaisies des fans de football ne se font pas attendre : tous voient des stars telles que Mahrez, Mbappé, Salah, De Bruyne, Haaland, Oblak, Kimmich, Benzema, et compagnie y signer dans les prochaines années. Tous voient aussi Newcastle être un sérieux concurrent en Ligue des Champions et en Premier League.
Mais cela reste à nuancer : selon le Telegraph, le consortium ne compte injecter “que“ 220 millions d’euros, soit 5% de la fortune totale. De plus, selon Sky Sports, les nouveaux propriétaires auraient l’intention de ne pas injecter directement des sommes faramineuses et voudraient d’abord investir dans l’académie, le centre d’entraînement et dans des travaux de rénovation et de modernisation du St James Park.
Ainsi, conformément à sa stratégie du plan Vision Fund 2030, le consortium saoudien continue sur sa lancée d’ouverture sur le monde en investissant le marché du football européen, après être entré dans le capital de Uber à hauteur de 5% en 2016, et tant d’autres entreprises étrangères !